Pour son entrée dans l'Euro ce lundi en Serbie, l'équipe de France de handball a hérité d'un gros morceau, l'Espagne. Un adversaire qui a toujours posé des problèmes aux Bleus, champions du monde et d'Europe en titre.
AFP - Pour débuter la défense de son titre, la France va être servie avec l'Espagne, l'un de ses principaux rivaux et premier adversaire à l'Euro de handball, lundi (18h15) à Novi Sad (nord de la Serbie).
Même au complet et au top de leur confiance, pour avoir tout gagné depuis quatre ans, les Bleus ne roulaient pas des mécaniques dimanche à la veille d'un match déjà déterminant. Contrairement à leurs habitudes et à rebours de leur réputation de convivialité, ils se sont même fait rares face à la presse, préférant la tactique de l'escargot au partage de leurs ambitions.
"On a besoin de se recroqueviller", a expliqué le Directeur technique national Philippe Bana avant que le sélectionneur Claude Onesta n'insiste sur "une préparation courte et pas aussi fluide qu'on l'aurait aimé".
"Depuis vendredi, a développé Onesta, on a pris l'avion et le bus mais pas fait grand chose. L'entraînement d'hier n'a pas été très convainquant et les joueurs commencent à sentir des douleurs. C'est peut-être bon signe. Mais ça veut aussi dire qu'un match compliqué nous attend."
Contrairement au dernier Championnat du monde, où ils avaient débuté face à trois adversaires modestes, les Bleus vont effectivement être confrontés d'entrée cette fois à ce qui se fait de mieux.
Troisième du dernier Mondial, l'Espagne est une équipe qui monte et qui rêve de faire chuter ces sacrés Bleus. Pour l'instant, elle n'y est pas encore parvenue mais c'est une des rares à ne pas faire de complexes. La preuve: à l'Euro-2010 et au Mondial-2011, elle avait réussi à chaque fois à remonter un déficit de six buts pour venir arracher le match nul.
"On aurait préféré commencer crescendo mais dans un Euro ça n'arrive pas et là encore moins", note la star des Bleus Nikola Karabatic.
Onesta: "une finale avant la lettre"
"Ce sera le premier match de l'Euro, ça aurait pu être le dernier et ça le sera peut-être, c'est véritablement une finale avant la lettre", estime même Onesta à l'approche d'un match qui pourrait compter double dans un groupe où figurent également la Russie et la Hongrie, deux équipes solides.
"On sait qu'on a un match-clé d'entrée. On est sur un groupe quand même très costaud, surtout lorsqu'on connaît l'importance de ces points pris au premier tour", conservés pour la deuxième phase qui donne accès aux demi-finales, note Guillaume Gille, l'un des plus expérimentés de l'équipe.
Chahutés lors de leur premier tour à l'Euro-2010 (deux matches nul et une courte victoire sur la République Tchèque), les Bleus savent qu'ils ne gagneront pas l'Euro lundi mais qu'ils peuvent le perdre en partie.
"On comprend tous qu'une défaite serait déjà un handicap conséquent pour la suite de la compétition", résume Onesta qui va devoir faire sans son deuxième pivot Cédric Sorhaindo, touché à la cuisse droite.
L'Espagne non plus ne sera pas au complet puisque son gardien titulaire Arpad Sterbik est resté au pays pour un problème cardiaque. "Pour moi c'est le meilleur gardien du monde avec Thierry Omeyer, donc ça les réduit un peu, souligne Luc Abalo. Mais je suis bien placé pour savoir que le gardien de l'Atletico (Javier Hombrados, son coéquipier en club) est très bon aussi et qu'il ne faudra donc pas trop compter sur ce facteur."
Sterbik ou pas, c'est bien par la face Nord que la France va attaquer le tournoi et sa vigilance avant l'assaut en témoigne. Etant donné que les dix meilleures équipes du monde de ce sport sont européennes, Guillaume Gille sait que jouer "un Euro c'est être en danger en permanence".