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La Chine épinglée par le département d'État américain

Malgré l'organisation des Jeux olympiques en 2008, les violations des libertés individuelles se sont accentuées en Chine. C'est ce qu'indique, en tous cas, le département d'État américain dans son rapport annuel sur les droits de l'Homme.

AFP - Les Etats-Unis ont promis mercredi de donner l'exemple dans le monde en matière de droits de l'Homme, tout en épinglant l'Egypte et la Chine pour leurs violations des libertés individuelles, au même titre que l'Iran, Cuba ou le Venezuela.

Dans son rapport annuel sur les droits de l'Homme, publié par le département d'Etat, Washington cite onze pays dans lesquels la situation s'est détériorée en 2008: la République démocratique du Congo (RDC), l'Erythrée, la Mauritanie, le Zimbabwe, la Chine, l'Arménie, l'Egypte, l'Iran, le Sri Lanka, Cuba et le Venezuela.

"Le bilan du gouvernement chinois en matière de droits de l'Homme est resté mauvais et s'est aggravé dans certaines régions", note le rapport qui cite notamment la "répression des minorités ethniques dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang et au Tibet".

Le document dénonce aussi les "éliminations et tortures" infligées aux opposants, et le "harcèlement" subi par les dissidents, les défenseurs des droits de l'Homme et leurs avocats, notamment pendant la période phare des Jeux Olympiques.

En Egypte, le rapport a constaté un "déclin du respect par le gouvernement des libertés d'expression, de la presse, d'association et religieuse" pendant l'année, citant notamment les arrestations de blogueurs.

Sur la quarantaine de pays mentionnés dans l'introduction du rapport, seuls la Thaïlande, le Bengladesh, l'Irak, la Colombie et le Guatemala sont cités pour les progrès effectués dans l'année en matière de droits de l'Homme.

Les autres sont des pays où les droits restent violés systématiquement, comme la Birmanie, qui "poursuit ses méthodes oppressives", le Bélarus dont le bilan reste "très mauvais", la Corée du Nord au bilan "abyssal", la Tunisie avec sa "répression systématique et sévère des libertés d'expression et d'association", ou encore l'Ouzbékistan où la torture reste "systématique".

"La promotion des droits de l'Homme est un élément essentiel de notre politique étrangère", a assuré la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, en présentant ce rapport à la presse.

"Mais nous ne nous limiterons pas à une seule approche pour vaincre la tyrannie et l'asservissement qui affaiblissent l'esprit humain, limitent les possibilités humaines et menacent le progrès humain", a-t-elle ajouté.

Mme Clinton avait été critiquée lors de son récent voyage en Asie pour avoir voulu éviter que les droits de l'Homme n'occultent de grandes questions telles que les crises économique et climatique.

Bien que ce rapport concerne une période pendant laquelle l'administration Bush était au pouvoir, il porte la marque du nouveau président Barack Obama qui s'est engagé à respecter les "valeurs" des Etats-unis.

Le département d'Etat se dit "conscient de l'intérêt que suscite le bilan des Etats-Unis aussi bien dans le pays qu'à l'étranger" et note que les opinions émises par divers acteurs de la communauté internationale sur le respect des droits de l'Homme aux Etats-Unis "ne sont pas des ingérences dans nos affaires internes".

"De même que tous les autres Etats souverains, nous avons des obligations internationales en matière de respect des droits de l'Homme et des libertés de nos citoyens et il en va de la responsabilité des autres de s'exprimer lorsqu'ils pensent que ces obligations ne sont pas respectées", ajoute le rapport.

Le document mentionne notamment le camp de détention de Guantanamo, où 245 détenus soupçonnés de terrorisme sont emprisonnés depuis des années sans jugement, pour noter que M. Obama en a décidé la fermeture d'ici un an.

Mme Clinton a noté que les Etats-Unis devaient se montrer "exemplaires".