Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé jeudi que son gouvernement était prêt à modifier la loi sur la Banque centrale, jugée comme une "dérive autoritaire". Le FMI et les Vingt-Sept avaient menacé le pays de représailles.
AFP - Le gouvernement hongrois envisage de modifier partiellement sa loi controversée sur la Banque centrale (MNB), comme exigée par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne (UE), a indiqué vendredi le Premier ministre conservateur hongrois, Viktor Orban.
"A propos des arguments juridiques de l'UE concernant la nouvelle loi hongroise sur la Banque centrale, le gouvernement hongrois est d'accord avec un certain nombre d'entre eux et je ne vois pas d'obstacles à les adopter", a déclaré le chef de gouvernement à la radio nationale MR1 vendredi matin.
"Cependant, il y en a d'autres, où les positions sont encore éloignées", a-t-il ajouté.
Le 1er janvier, une nouvelle constitution est entrée en vigueur en Hongrie, qui renforce l'influence du gouvernement sur la Banque centrale ainsi que sur d'autres institutions, dont la justice, et qui constitue "une dérive autoritaire" pour ses détracteurs.
Viktor Orban avait déjà indiqué qu'il était prêt à discuter d'une révision de la loi controversée sur la MNB et l'a explicitement confirmé vendredi, peu après que la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, eut indiqué à Washington que son institution était prête à soutenir la Hongrie mais qu'elle avait besoin pour cela de "preuves tangibles" de la bonne volonté de Budapest.
Mme Lagarde avait rencontré auparavant le négociateur hongrois, Tamas Fellegi, ce dernier étant chargé des discussions avec le FMI et l'UE en vue d'obtenir un crédit de 15 à 20 milliards d'euros pour renflouer les caisses de l'Etat hongrois au bord de la banqueroute et qui se finance sur le marché international à des taux d'intérêt insupportables sur le long terme.
Le FMI et l'UE avaient interrompu une visite exploratoire à Budapest à la mi-décembre pour protester contre l'adoption de la réforme de la Banque centrale.
La question de la Banque centrale hongroise avait été évoquée jeudi à Francfort aussi par la Banque centrale européenne (BCE). Le président de la BCE, l'Italien Mario Draghi, avait déclaré que son institution était "vraiment très préoccupée" par la réforme de la constitution décidée en Hongrie, qui pourrait menacer l'indépendance de la MNB.