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Thierry Henry, dieu vivant en Angleterre et incompris en France

De retour à Arsenal, Thierry Henry n'a pas mis longtemps à briller. Le Français n'a en effet mis que dix minutes pour marquer et offrir la victoire aux Gunners contre Leeds. L’Angleterre est à nouveau sous le charme.

Il aura suffi à Thierry Henry de marquer un seul but en 20 minutes de jeu, au cours d’un modeste 32e de finale de Coupe d'Angleterre de surcroît , pour éclipser le troisième Ballon d'Or décerné à Lionel Messi. Séduits par le contée de fée vécu par le Français, lundi 9 janvier lors de son retour sous le maillot d'Arsenal face à Leeds (1-0), les médias sportifs britanniques ont fait le lendemain leur une sur le joueur. "Comme un rêve", "Henry fait une grande entrée" ou encore "Personne ne fait mieux ça que Thierry", les titres sont dithyrambiques voire affectueux.  

Pas de doute, l’ancien Barcelonais, qui dispose depuis le mois de décembre d’une statue de bronze à son effigie dans l’enceinte de l’Emirates Stadium, a déjà réussi son come-back londonien (Thierry Henry a joué à Arsenal entre 1999 et 2007 jusqu'à son départ pour Barcelone).
"Ce n'était pas mon plan de devenir un héros"
Prêté pour deux mois à Arsenal par les New York Red Bulls jusqu'à la reprise du championnat américain, Thierry Henry ne pouvait rêver d’un meilleur scénario. Entré en jeu à la 68e minute sous les ovations d'un public nostalgique et sevré de titres depuis 2005, il inscrit dix minutes plus tard le but de la victoire pour les Gunners. Ivre de joie, euphorique, Henry se jette dans les bras de son entraîneur Arsène Wenger, après avoir communié avec les fans d’Arsenal debouts pour saluer cet énième but de leur roi.
De quoi entretenir le mythe dans le cœur de ses supporters et dans l’histoire de son club chéri dont il est le meilleur buteur de l'histoire avec désormais 227 réalisations en 371 matchs disputés. "Je revenais juste des vacances au Mexique il y a 15 jours, je ne pensais pas que j'allais encore jouer pour Arsenal et marquer le but de la victoire [...], ce n'était pas mon plan de devenir un héros !", a-t-il déclaré sur la chaîne ESPN.
Sifflets du public français
Cette cote d’amour et cette reconnaissance dont il jouit outre-Manche tranche avec son image brouillée en France. Et ce malgré les bons et loyaux services offerts à son pays - champion du monde en 1998 et champion d’Europe en 2000, 123 sélections et 51 buts marqués. En effet, Thierry Henry n’a pas oublié les sifflets du public français qui ont rythmé ses dernières apparitions au Stade de France, à l’aube du Mondial-2010. Ou encore la polémique autour de sa main qui avait permis de qualifier les Tricolores pour le la même coupe du Monde aux dépends de l'Irlande. Il n’a toujours pas digéré sa triste fin de carrière internationale marquée justement par l’échec retentissant des Bleus en Afrique du Sud, où il fût cantonné au banc des remplaçants. Ni le déchaînement médiatique qui avait suivi cette déroute collective et qui ne l’avait pas épargné à titre personnel.
Depuis, vexé et frustré par les critiques et le manque de reconnaissance de ses faits d’armes, il refuse systématiquement toute interview sollicitée par un média français. A la lecture de la presse française ce mardi 10 janvier, qui s’est logiquement inclinée pour saluer sa performance, Thierry Henry doit afficher un grand sourire.