Un groupe de pirates informatiques saoudiens a publié lundi la liste des données bancaires de plusieurs milliers d’Israéliens. Les "hackers" wahhabites n'en sont pas à leur premier coup d'essai puisqu'en 2008 ils s’étaient attaqués à l’Iran.
Un groupe de hackers saoudiens, baptisé Group-Xp, a claironné, lundi 2 janvier, être en possession des données bancaires de quelque 400 000 Israéliens. L’un de ses membres, qui se fait appeler Oxomar, a, dans un message de revendication, mis en ligne un lien permettant de télécharger le listing des cartes de crédit des titulaires de ces comptes. Il s’avère, cependant, que le butin de ces pirates informatiques est moins impressionnant que prévu. L’autorité israélienne des cartes de crédit a, en effet, précisé, ce mardi, qu’en raison de nombreux doublons ce ne sont, au final, qu’environ 15 000 comptes qui sont concernés et que les cartes de crédit concernées avaient toutes été bloquées.
Même si le vol informatique se révèle moins important que ne l’ont affirmé les pirates informatiques, il s’agit néanmoins d’un sérieux coup de pub pour ces Saoudiens qui affirment être le plus important consortium de hackers du royaume wahhabite. Dans son message de revendication, Oxomar explique que le groupe a mis la main sur ces données en s’introduisant sur plusieurs sites israéliens et que la plupart des données provient de One, l’un des principaux portails sportifs du pays où il est possible de faire des achats en ligne. Lundi soir, les internautes qui tentaient de se rendre sur le site étaient redirigés à leurs dépens vers une page Internet où ils pouvaient télécharger l’intégralité des données volées. Mardi, le site sportif était revenu à la normale.
Israéliens, chiites, même combat ?
Dans son message en ligne, Group-Xp précise avoir également mis la main sur les noms, adresses, noms de profil et mots de passe de 65 “sionistes” ayant fait des achats sur Judaism.com, un site de vente en ligne de produits religieux, ainsi que sur la liste de plus de 500 personnes ayant fait des “dons à des rabbins”. Se revendiquant du groupe Anonymous, qui s’est rendu célèbre, notamment, en publiant sur le Web les détails bancaires de plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs des services en ligne de la Playstation 3, Oxomar a affirmé avoir agi afin de montrer le peu de fiabilité du système bancaire israélien.
Si cette attaque visait clairement l’État hébreu, Group-Xp n’a pas toujours fait de “l’ennemi sioniste” sa cible privilégiée. Il s’est, en effet, fait connaître la première fois des médias internationaux en s’en prenant, en septembre 2008, à l’Iran sur fond de guerre des courants de l’islam. Ces pirates informatiques avaient alors réussi à faire fermer pendant plusieurs jours près de 300 sites iraniens dont celui du grand ayatollah Ali al-Sistani, la plus importante figure religieuse du chiisme. Une "cyber-vendetta" à caractère religieux revendiquée : Group-Xp, dont les membres sont des wahhabites (frange fondamentaliste des sunnites majoritaire en Arabie saoudite), affirmait alors vouloir à travers ces piratages “punir les rafidha”, une insulte utilisée par les wahhabites à l’égard des chiites.
Une opération anti-chiites qui avait, à l’époque, déclenché une brève guerre des réseaux entre hackers iraniens et saoudiens. En octobre 2008, un Iranien, connu sous le pseudonyme de ShiaZone, avait réussi à faire fermer à son tour plusieurs sites saoudiens et avait posté sur YouTube une vidéo dans laquelle il affirmait connaître l’identité de plusieurs membres du Group-Xp.