La vague de célébrations parcourant le monde d'Est en Ouest s'est ouverte en Océanie, avec notamment un spectaculaire feu d'artifice dans la baie de Sydney. Pour l'Europe, ce réveillon marque surtout la fin d'une "annus horribilis".
AFP - Le continent américain a clos les festivités de la nouvelle année avec des centaines de milliers de personnes qui ont célébré 2012 à New York, après l'Asie, le Moyen-Orient et l'Europe, laquelle a tenté d'oublier le temps d'une nuit crise de l'euro et récession.
Les traditionnels voeux des chefs d'Etat avaient cette année pour plusieurs d'entre eux des connotations électorales, des élections présidentielles étant prévues en 2012 aux Etats-Unis, en Russie et en France notamment.
Et en Chine, le congrès du Parti communiste chinois marquera le début du retrait du président Hu Jintao et du Premier ministre Wen Jiabao.

A New York, par un temps particulièrement clément, la star de la pop Lady Gaga a lancé à Time square devant des centaines de milliers de spectateurs la boule de cristal multicolore qui descend le long d'un pylône en 60 secondes, une tradition vieille de plus d'un siècle.
Au Brésil par contre, la pluie a contrarié les célébrations à Rio de Janeiro: le tir du feu d'artifice sur la plage de Copacabana, où deux millions de Brésiliens et de touristes étaient attendus, a été perturbé par de fortes précipitations.
Auparavant, Londres avait fêté en beauté l'entrée dans l'année des jeux Olympiques, qu'elle accueille en 2012, avec le traditionnel feu d'artifice sur la Tamise qui suit les douze coups de minuit sonnés par Big Ben alors que s'embrasait Big Eye.
A Moscou, des dizaines de milliers de personnes ont assisté au feu d'artifice de la place Rouge. A Berlin, ils étaient 400.000 aux abords de la porte de Brandebourg pour attendre les douze coups de minuit et fêter la nouvelle année au Champagne.
A Paris, 360.000 personnes s'étaient rassemblées sur les Champs Elysées et près de la tour Eiffel. Et, même si les autorités avaient interdit toute consommation d'alcool dans les rues, touristes et parisiens ont sorti les bouteilles à minuit.

En Italie, 60.000 personnes se sont retrouvées sur la place Saint-Marc à Venise pour le baiser de minuit, tandis qu'à Rome 300.000 romains et touristes ont assisté à un spectacle suivi d'un concert dans le centre de la capitale.
A Amsterdam, deux marionnettes gonflables géantes de 14 mètres, un homme et une femme habillés en costume traditionnel, ont marché l'une vers l'autre pour s'embrasser à minuit pile sous le regard de milliers de badauds.
A Vienne, le "Bal de l'Empereur" a ouvert dans le palais impérial d'hiver des Habsbourg, la Hofburg, la traditionnelle saison des bals viennois, tandis qu'à Belgrade, des milliers de personnes ont marché et sous les feux d'artifices, pour inaugurer un pont routier sur la rivière Sava, le premier construit dans la capitale serbe depuis plus de 41 ans.
Ces célébrations ont été l'occasion pour l'Europe de tourner la page d'une "annus horribilis" marquée par la remise en cause de la monnaie unique européenne et la menace d'une récession. Dans leurs traditionnels messages de Nouvel An les dirigeants européens ont d'ailleurs appelé leurs compatriotes à relever le défi de la crise.
Le Premier ministre grec Lucas Papademos a appelé à poursuivre "l'effort (...) pour que la crise ne conduise pas à une faillite désordonnée et catastrophique".
Pour le président français Nicolas Sarkozy, "le destin de la France peut basculer" en 2012, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a averti que 2012 serait "plus difficile" que l'année qui s'achève.

Le président italien Giorgio Napolitano a, lui, demandé à ses compatriotes d'accepter les sacrifices pour éviter "l'effondrement des finances du pays".
"L'année écoulée a été une période de grands défis et de grands progrès pour notre pays", a lui déclaré le président américain Barack Obama. "Nous avons mis fin à une guerre et commencé à en achever une autre", a-t-il dit, faisant allusion au départ des soldats américains d'Irak et au conflit afghan.
Au Moyen-Orient, Dubaï a ouvert la nouvelle année par un feu d'artifice grandiose qui a illuminé Burj Dubai, la plus haute tour du monde (828 mètres).
Le printemps arabe, avec la chute des régimes tunisien, égyptien et libyen, a marqué les esprits au passage de la nouvelle année. Au Caire, des militants pro-démocratie avaient appelé à veiller aux chandelles sur la place Tahir.
A Tunis, "nous étions muselés avant la révolution (...) Je sens en mon fort intérieur que la révolution m'a rendu mon pays et mon peuple", a témoigné à l'AFP Kaies Jebali, technicien dans une entreprise étrangère.
En Syrie en revanche, la répression s'est poursuivie au dernier jour de l'année, faisant encore deux morts à Homs (centre).
Sur le continent africain, la "bonana" comme on dit à Kinshasa, a aussi été marquée par des violences avec au moins 50 morts lors d'affrontements au Nigeria.
Les îles du Pacifique du Sud et la Nouvelle-Zélande avaient été les premiers pays de la planète à célébrer la nouvelle année 2012, suivis de l'Australie où un feu d'artifice spectaculaire a illuminé au douzième coup de minuit la baie de Sydney, devant plus d'un million et demi de spectateurs.
Au Japon, les familles avaient profité traditionnellement de la fin de l'année pour se rendre dans les temples, même si pour beaucoup les célébrations ont été endeuillées par le souvenir du séisme suivi du tsunami et de l'accident nucléaire de Fukushima.
Mais dimanche, un puissant séisme a été ressenti à Tokyo, ravivant les cauchemars de l'année passée.