Après l'avoir refusé à plusieurs reprises, les républicains de la Chambre ont accepté de prolonger de deux mois les allègements fiscaux pour les salariés ainsi que l'assurance chômage au-delà du 31 décembre 2011. Obama a salué une "bonne nouvelle".
AFP - Les chefs du Congrès américain sont parvenus à un accord de principe jeudi sur une prolongation des allègements fiscaux pour les salariés, offrant une victoire au président Barack Obama face à ses adversaires républicains.
Après avoir rejeté depuis le début de la semaine un compromis voté samedi au Sénat, le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner a annoncé jeudi en début de soirée accepter une prolongation de deux mois de ces cadeaux fiscaux et des allocations chômage.
itAu terme d'un accord scellé avec le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, des négociations vont débuter entre les deux assemblées du Congrès pour parvenir ensuite à une prolongation des allègements jusqu'à la fin de l'année 2012, a précisé M. Boehner lors d'une courte conférence de presse.
"Parfois, c'est difficile de faire ce qui est juste", a noté sombrement M. Boehner, en affirmant que "les membres (du parti républicain à la Chambre) se sont bien battus".
L'accord, pour ménager une sortie honorable aux républicains, prévoit des mesures supplémentaires en faveur des petites entreprises. M. Boehner a dit avoir l'intention d'essayer de le faire adopter dès vendredi, étape nécessaire avant une promulgation du texte par M. Obama.
Les républicains de la Chambre s'étaient retrouvés isolés jeudi dans leur opposition à une prolongation de ces allègements, le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, les ayant exhortés à emprunter cette porte de sortie pour éviter d'entamer une année électorale sur une hausse des impôts.
La totalité de la Chambre et le tiers du Sénat doivent être renouvelés le 6 novembre 2012, en même temps que l'élection présidentielle lors de laquelle M. Obama va remettre son mandat en jeu.
S'il est entériné par les troupes de M. Boehner, cet accord constituera une nette victoire pour le président démocrate, qui n'a eu de cesse de faire pression sur ses adversaires dans ce dossier.
La Maison Blanche faisait remarquer que les républicains, opposés par principe à toute hausse d'impôts, se seraient rendus responsables d'un alourdissement de la fiscalité s'ils avaient persisté dans leur refus de prolonger un dispositif destiné à expirer le 31 décembre.
Dans un communiqué diffusé alors que M. Boehner n'avait pas encore conclu son point de presse, M. Obama a salué "une bonne nouvelle, juste à temps pour les fêtes".
"Ces dernières semaines, j'ai dit à plusieurs reprises qu'il était très important que le Congrès ne parte pas en vacances (de Noël) sans avoir empêché une hausse d'impôts pour 160 millions d'employés américains", a rappelé M. Obama, en disant "féliciter les élus du Congrès d'être sortis de l'impasse grâce à un accord qui répond à ce cahier des charges".
La Maison Blanche affirmait que ne pas prolonger ces exemptions de contributions sociales, aurait eu pour effet mécanique de faire augmenter les impôts de chaque foyer de 1.000 dollars en moyenne.
"C'est de l'argent très concret, qui aura un effet très net dans la vie quotidienne des gens", a estimé le président, en remerciant "tous les Américains qui se sont faits entendre pour rappeler aux (élus) dans cette ville (Washington) de quoi il s'agissait dans ce débat".
"Vos voix ont fait toute la différence", a ajouté M. Obama, dont l'équipe avait lancé depuis trois jours une campagne pour mobiliser l'opinion publique à travers les réseaux sociaux sur internet, en particulier Twitter, recueillant plus de 30.000 réponses selon elle.
Cet énième affrontement entre M. Obama et les parlementaires républicains, devenus majoritaires à la Chambre après les élections législatives partielles de fin 2010, a conduit le président à retarder son départ pour ses vacances de Noël rituelles à Hawaii (Pacifique), son archipel natal.
Son épouse Michelle et leurs deux filles y sont déjà depuis le week-end dernier.