Le trafic aérien sera de nouveau perturbé dimanche dans les aéroports de Paris-Roissy et Lyon. En effet, le mouvement des syndicats des entreprises de sûreté aéroportuaire, à l'origine de retards et d'annulations depuis vendredi, a été reconduit.
AFP - Le mouvement de grève des agents de sûreté aéroportuaire, chargés du contrôle avant l'embarquement, qui provoque depuis vendredi des annulations de vols à Lyon et des retards à Roissy et Toulouse, devrait se poursuivre dimanche, au deuxième jour des vacances de Noël.
"Le mouvement de grève est reconduit pour demain (dimanche) à la fois (à) Lyon et Roissy", à l'appel de l'ensemble des organisations, a fait savoir Christine Hamiani, déléguée CGT Brink's à Roissy, précisant qu'il pourrait également y avoir à nouveau des perturbations à Toulouse.
Les syndicats des entreprises de sûreté, qui emploient 10.000 salariés (ICTS France, Securitas, Brink's, Alyzia Sûreté, I Sec, Vigimark, Samsic, Serris, Securus) avaient déposé un préavis de grève national interentreprises, a rappelé Nicolas Cousin (CGT).
Ils réclament l'ouverture de négociations sur les conditions de travail et les salaires, ceux-ci s'échelonnant entre 1.100 à 1.400 euros en moyenne, selon les syndicats, 1.600 selon le patronat.
A Lyon, seuls 23 des 111 vols prévus devaient finalement être assurés d'ici la fin de la soirée samedi. Et aucun avion ne décollera dimanche matin de ce quatrième aéroport de France (derrière Roissy, Orly et Nice), en l'absence d'"information sur l'évolution des négociations entre la société Brinks employant les agents de sûreté et les syndicats", a justifié la direction de l'aéroport.
Ensuite, 50% des départs de l'après-midi devraient être assurés à Lyon, avec 46 vols prévus entre 13H20 et 19H30. La veille, à la mi-journée, tous les vols avaient été annulés à Lyon, alors que dans la matinée une cinquantaine d'avions avaient décollé.
A Roissy, où entre 100 et 200 salariés ont manifesté dans la matinée à l'appel d'une intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, Sud et Unsa, une porte-parole d'Aéroports de Paris (ADP) a indiqué en début de soirée qu'il y avait toujours "des files d'attente qui se créent en fonction du trafic" au terminal 2, le pic ayant été enregistré à la mi-journée.
Selon elle, sur certains vols long-courrier au départ de ce terminal, des retards de 30 minutes ont été enregistrés samedi, mais il n'y a eu "aucun vol annulé en raison de la grève" au départ des aéroports parisiens, la situation à Orly étant "normale".
"Par prudence", ADP appelle toutefois les passagers qui partent du terminal 2E ou 2F à venir un peu plus tôt, a-t-elle ajouté.
Tout en reconnaissant "des perturbations avec des retards de vol", le président du Syndicat des entreprises aéroportuaires (Sesa, patronat), Patrick Thouverez, a indiqué à l'AFP qu'"à Roissy, trois sociétés sur quatre (avaie)nt repris le travail".
Faux, a rétorqué Mme Hamiani, assurant que les salariés de Securitas, ICTS et la Brink's étaient toujours en grève.
"On est toujours dans une situation de blocage, on n'a toujours aucune proposition de négociations", a-t-elle souligné.
Dans les autres aéroports du pays, la situation était normale samedi, à l'exception de Toulouse-Blagnac, où les avions partaient avec de légers retards n'excédant généralement pas une demi-heure.
Samedi sur RTL, le ministre des Transports Thierry Mariani a à nouveau déploré "une prise en otage" des vacanciers et réitéré sa demande d'un examen rapide d'une proposition de loi UMP visant à encadrer le droit de grève dans le transport aérien.
"On est obligés d'en arriver à choisir des départs en vacances, parce qu'on n'arrive pas à obtenir l'ouverture sérieuse de négociations", a rétorqué Mme Hamiani, assurant que les salariés ne menaient pas ce mouvement "de gaieté de coeur".
"Les collègues ne sont pas près de lâcher. Ils ne veulent pas entendre parler d'une reprise en ne sortant avec rien", a souligné la responsable.