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La CPI se prononcera le 4 mars sur le mandat d'arrêt contre el-Béchir

La Cour pénale internationale décidera, le 4 mars, si elle lance un mandat d'arrêt contre le président soudanais, Omar el-Béchir, pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour.

Contre toute attente, la Cour pénale internationale (CPI) a avancé, lundi, l’annonce de la date à laquelle elle rendrait sa décision. La cour de la Haye a justifié cette anticipation par la multiplication, ces dernières semaines, de "rumeurs" sur la date et la teneur de la décision. 

Le verdict sera rendu public "par la voix normale", au moyen d’un communiqué de presse et d’une publication sur le site internet de la Cour, a indiqué la CPI sans autres commentaires.

Sans attendre, le gouvernement soudanais a réagi en parlant d’une "fuite tendancieuse", destinée "à déstabiliser le pays". Le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères a rappelé que la CPI – non reconnue par Khartoum – n’était pas compétente pour statuer sur les affaires concernant le Soudan.

Le 14 juillet 2008, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait demandé aux juges de la Cour d’émettre un mandat d’arrêt contre Omar el-Béchir. Dans une requête à l’allure de réquisitoire, Moreno-Ocampo avait accusé le numéro 1 du régime soudanais de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide commis dans la région du Darfour.  

"La fin de la légitimité du président soudanais"

Evoquant "une intention génocidaire", le procureur n’a pas été clément avec le président soudanais. "De façon spécifique et à dessein", el-Béchir "a pris pour cible des civils qui ne prenaient part à aucun conflit, dans l'intention de les détruire, en tant que groupe". 

Considéré comme l’une des pages les plus sanglantes de l’histoire contemporaine, le conflit du Darfour a fait plus de 300 000 morts et entraîné le déplacement de 2,2 millions de personnes, selon l'ONU. Khartoum s’en tient à un bilan de 10 000 victimes.

Principale mouvance de la rébellion, le mouvement "Justice et Egalité" (JEM) a estimé qu’un mandat d’arrêt de la CPI à l’encontre d’el-Béchir signerait "la fin de sa légitimité" à présider aux destinées du Soudan. Interrogé par le "Times" de Londres, le chef du JEM a affirmé que son mouvement allait "agir fortement pour faire tomber" le président soudanais.