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Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent actuellement à Bruxelles pour entériner la réforme du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ainsi que le montant de l'aide à octroyer à la Grèce.

REUTERS - La réforme du Fonds européen de stabilité financière et l’aide de huit milliards d’euros à la Grèce devraient être entérinés mardi soir par les ministres des Finances de la zone euro.

L’Eurogroupe se réunit alors que la crise qui frappe la monnaie unique depuis deux ans ne faiblit pas et menace de faire dérailler l’économie mondiale.

L’Italie a dû concéder dans la matinée des rendements de près de 8% pour placer des obligations à trois ans et de 7,5% pour du papier à 10 ans, en très nette hausse par rapport à octobre.

Ces coûts, similaires à ceux qui avaient déclenché les plans d’aide internationale à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal, sont jugés insoutenables au-delà de quelques semaines, d’autant que Rome devra refinancer pas moins de 150 milliards d’euros de dette entre février et avril prochains.

Alors que la possibilité d’une demande d’aide de l’Italie au Fonds monétaire international a été vivement démentie mardi, le nouveau président du Conseil Mario Monti, qui est aussi ministre des Finances, doit présenter à ses pairs son plan de réformes visant à parvenir à l’équilibre budgétaire en 2013.

Selon le journal italien La Repubblica, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a indiqué aux autorités italiennes que quelque 11 milliards d’euros d’économies devraient être trouvées pour remplir cet objectif.

La Grèce reste elle aussi sous pression, même si une bouffée d’oxygène devrait lui être apportée avec le versement d’une tranche d’aide de huit milliards d’euros, le chef de file du Parti conservateur grec ayant finalement accepté d’adresser au FMI et aux autorités européennes une lettre dans laquelle il s’engage à soutenir les conditions du plan d’aide destiné à éviter la faillite de la Grèce.

Mardi matin, c’est la France qui a été placée sous le feu des projecteurs, les marchés réagissant négativement à un article du quotidien La Tribune selon lequel l’agence de notation Standard & Poor’s pourrait placer sous peu le triple A de la France sous perspective négative. 

Fesf réformé

Si la note de la France venait à être dégradée, la réforme du FESF qui doit porter sa capacité d’action à 1.000 milliards d’euros, déjà difficile, deviendrait pratiquement impossible car le Fonds perdrait lui aussi sa note maximale triple A.

Lundi, le directeur général du FESF, Klaus Regling, a déclaré à des parlementaires allemands qu’au vu des conditions de marché, la démultiplication de la capacité d’intervention du FESF n’était plus imaginable dans les termes initialement prévus.

La démultiplication, qui devait se faire sur la base d’un facteur de 4 à 5 “n’est plus atteignable en raison de la détérioration évidente de l’environnement des marchés”, a-t-il dit, selon plusieurs sources.

Klaus Regling devrait néanmoins présenter aux ministres des Finances de la zone euro les contours du nouveau Fonds, après d’intenses consultations ces dernières semaines avec les investisseurs internationaux.

Le FESF réformé ne devrait toutefois pas être en mesure d’agir pour garantir des émissions obligataires de pays avant fin décembre au moins, indiquent des sources au fait du dossier.

Ce délai pose la triple question d’une nouvelle aggravation de la crise de la dette, de la matérialisation d’une nouvelle récession en Europe et, in fine, du rôle qu’est appelée à jouer la Banque centrale européenne dans la gestion de la crise, autant de sujets qui devraient aussi se retrouver sur la table des ministres à 10 jours d’un sommet européen jugé décisif pour l’avenir de la monnaie unique.

La France et l’Allemagne se sont donné jusqu’à fin janvier pour parvenir à une union budgétaire renforcée de la zone euro, un projet qui pourrait passer par la mise en quarantaine de plusieurs pays et a suscité lundi des réactions négatives parmi les membres de la monnaie unique.

Selon des sources au fait des échanges entre Paris et Berlin, les deux pays envisagent de contourner une révision en bonne et due forme des traités européens - un processus qui durerait 18 mois a minima - en planchant sur un mini-traité en dehors du cadre communautaire, plus flexible et plus rapide à mettre en oeuvre.