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Le pilote français Charles Pic a signé cette semaine un contrat de deux ans avec l’écurie britannique Marussia-Virgin. Son parcours prometteur et ses choix stratégiques ne laissaient aucun doute sur ses capacités à rejoindre l’élite.

Sans pilote français depuis deux saisons, la Formule 1 s’apprête à accueillir la saison prochaine un nouveau " Frenchie" dans ses paddocks : Charles Pic, 21 ans. Suite aux essais des "Rookies tests", effectués à la mi-novembre à Abou Dhabi et au cours desquels les écuries testent les jeunes pilotes, Virgin, qui sera rebaptisée Marussia-Virgin en 2012, n’a pas hésité à signer le jeune natif de Montélimar.

"Charles est bien évidemment quelqu'un que nous avons remarqué ces dernières années. Nos essais consacrés aux jeunes pilotes à Abou Dhabi la semaine dernière ont été le réel baromètre. En effet, à cette occasion, nous lui avons fait passer une série d'essais afin d'évaluer son potentiel […]. Il n'a cessé de s'améliorer à tous les niveaux, mais son travail pendant la simulation de course a particulièrement attiré notre attention", explique John Booth, patron de Marussia-Virgin, qui lui a proposé, lundi, un contrat de deux ans aux côtés de l’Allemand Timo Glock.

"À Abou Dhabi, ses chronomètres étaient excellents surtout pour une première au volant d’une monoplace de Formule 1. Il a maîtrisé tous les paramètres sans problème et n’a commis aucune erreur," explique à FRANCE 24 Morgan Caron, directeur technique à la Fédération française de sport automobile (FFSA), qui suit Charles Pic depuis 2006. Mais son aventure automobile a débuté bien avant.

"Un garçon très discret, déterminé et travailleur"

À 12 ans, Charles vit déjà au rythme du moteur de son kart, offert par son parrain Éric Bernard, ex-pilote de F1, et s’inscrit en compétition. Prometteur, il intègre à 15 ans l’Auto Sport Academy, centre de formation de la FFSA, et termine troisième du championnat de France des monoplaces. Un an plus tard, il décroche le bronze au championnat d’Europe junior. "Un résultat normal chez les pilotes à fort potentiel," selon Morgan Caron qui décrit Charles comme "un garçon discret, pas très expansif mais déterminé et travailleur."

Après seulement deux saisons passé en GP2 Series, le championnat permettant d’accéder à la F1, Charles termine quatrième au classement général, signant au passage deux victoires, dont une au GP de Monaco – quinze ans exactement après la victoire de son mentor Olivier Panis en Principauté en 1996 – trois poles positions et cinq podiums.

"Son premier adversaire sera son copilote"

Au-delà de son très bon parcours sportif, sa signature en juin 2011 avec Lagardère Unlimited, qui gère déjà l’encadrement marketing et sportif de plusieurs athlètes (Sébastien Chabal, Gaël Monfils, Amaury Leveaux, Laura Flessel…), aurait beaucoup pesé lors de la signature avec Marussia. "Alors que les autres jeunes pilotes français - Jean-Éric Vergne, Jules Bianchi et Romain Grosjean – bénéficiaient déjà d’une structure d’encadrement, Charles n’en avait pas. Lagardère voulait absolument signer un pilote et l’a choisi naturellement," explique Morgan Caron. "Une société de management comme Lagardère a des leviers financiers capables de trouver des sponsors. C'est un avantage", admet l’intéressé sur le site Sports.fr, propriété du groupe Lagardère, un jour après avoir signé en F1.

Reste à voir si les ambitions de Marussia-Virgin, dernière à la fin de la saison 2011 avec un léger avantage sur les autres nouvelles équipes – Lotus Renault, Hispania HRT– seront à la hauteur de celles de Pic. "Si Charles s’est orienté vers cette écurie, c’est d’abord parce que la saison prochaine Marussia s’est engagée sur un partenariat avec les moteurs McLaren (deuxième au classement constructeur la saison dernière, NDLR). Cela lui permettra de grandir en compétition dans un environnement mis à sa disposition. Mais il ne fait pas de doute que son premier adversaire sera son copilote Timo Glock, à qui il sera comparé en permanence", explique Morgan Caron qui ne nie pas qu’à valeur égale, les pilotes sont avant tout départagés par la qualité de leurs engins.

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