![Un juge kényan lance un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir Un juge kényan lance un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir](/data/posts/2022/07/16/1657994167_Un-juge-kenyan-lance-un-mandat-d-arret-contre-Omar-el-Bechir.jpg)
Le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi par la CPI pour génocide et crimes contre l'humanité au Darfour, n'avait pas été inquiété lors de sa visite au Kenya en 2010. Désormais, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans le pays.
AFP - Un juge kényan a lancé lundi un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide et crimes contre l'humanité au Darfour, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette décision fait suite à une requête de la branche kényane de la Commission internationale des juristes (ICJ Kenya): cette organisation a fait valoir que le Kenya, ayant ratifié le traité fondateur de la CPI, était dans l'obligation d'interpeller M. Béchir, ce qui n'avait pas été le cas lors d'une visite fin août 2010 du président soudanais à Nairobi.
"Le tribunal en conséquence délivre un mandat d'arrêt contre Omal el-Béchir à la demande du requérant. Il reviendrait au Procureur général et au ministre de la Sécurité intérieure d'ordonner cette arrestation s'il devait remettre les pieds au Kenya", a déclaré le juge de la Haute cour Nicolas Ombija.
Dans sa requête, déposée courant 2010, ICJ Kenya avait dénoncé la venue du président soudanais fin août 2010 au Kenya pour la cérémonie de promulgation de la nouvelle constitution du pays. Les autorités kenyanes ne l'avaient pas arrêté, provoquant de nombreuses critiques de la part de la communauté internationale.
"El-Béchir est venu au Kenya le 27 août (2010) et les autorités kényanes, faisant preuve d'un mépris souverain pour leurs obligations au regard du droit international et du droit kényan, avaient échoué à mettre en oeuvre ces mandats d'arrêt", écrivait alors l'organisation dans sa requête.
Les juges de la CPI avaient délivré le 12 juillet 2010 un mandat d'arrêt contre le président du Soudan pour génocide au Darfour, après avoir lancé le 4 mars 2009 un premier mandat pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Le conflit au Darfour, qui a débuté en 2003, a fait 300.000 morts et 2,7 millions de déplacés, selon l'ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.