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Deux jours après leur enlèvement par des hommes armés dans le sud du Yémen, une Française travaillant pour le Comité international de la Croix-Rouge et ses deux accompagnateurs yéménites ont été relâchés ce jeudi.

AFP - Une Franco-Marocaine enlevée dans le sud du Yémen où elle travaille pour la Croix-Rouge a été libérée jeudi et se porte bien, après deux jours de captivité aux mains d'hommes armés, selon son employeur.

Mariam al-Hassani a regagné en milieu de journée le bureau du Comité international de la Croix-rouge (CICR) à Aden, principale ville du sud du Yémen, et elle "se porte bien", a déclaré à l'AFP une employée de l'agence humanitaire.

Elle avait été enlevée mardi après-midi à Msaïmir, dans la province de Lahj voisine d'Aden, alors qu'elle se rendait dans un camp de déplacés en compagnie de deux Yéménites.

"La Française a été libérée, ainsi que les deux Yéménites enlevés en sa compagnie", son interprète et son chauffeur, a déclaré à l'AFP Hassan Ali, le responsable administratif de la ville de Msaïmir.

Il a précisé que Mariam al-Hassani, une Française d'origine marocaine, et ses compagnons avaient été libérés "grâce à une médiation tribale".

Les trois personnes avaient été enlevées par des hommes armés qui réclamaient la libération de quatre militants sudistes.

Selon le responsable, les ravisseurs "ont reçu des assurances que le parquet achèverait l'interrogatoire des quatre militants et les libèrerait par la suite".

Les quatre activistes du Mouvement sudiste qui milite pour l'autonomie, voire l'indépendance, du sud du Yémen, Walid al-Soufi, Tarek Abdo, Fawzi Abdo Jazem et Yassine Ahmad Moqbal, avaient été arrêtés lundi à Aden.

Mais le Mouvement sudiste s'est désolidarisé des ravisseurs en condamnant l'enlèvement. C'est un acte "ignoble et irresponsable", a-t-il dénoncé dans un communiqué commun avec d'autres groupes de l'opposition.

Le Mouvement a aussi présenté "ses excuses au CICR, à ses employés, au consulat de France et aux familles des victimes".

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a confirmé la libération. "La Franco-marocaine séquestrée se trouve désormais libre et en bonne santé dans les bureaux du CICR à Aden", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.

Le CICR s'est pour sa part félicité de la libération de trois personnes séquestrées, qu'il présente comme deux membres du CICR, une Française d'origine marocaine et un Yéménite, ainsi qu'un volontaire yéménite du Croissant-Rouge local.

"C'est un moment de soulagement pour nous et la société du Croissant-Rouge du Yémen", a affirmé dans un communiqué publié à Genève Eric Marclay, qui dirige la délégation du CICR au Yémen. "Je voudrais exprimer toute ma gratitude à ceux qui ont contribué à cette issue", a-t-il ajouté.

Le rapt de la Française était intervenu quelques jours après la libération à la mi-novembre de trois humanitaires français au terme de cinq mois de captivité aux mains d'Al-Qaïda au Yémen.

Les trois Français, deux femmes et un homme, qui travaillaient pour l'ONG française Triangle Génération Humanitaire, avaient été enlevés le 28 mai au Yémen dans la province désertique du Hadramaout, dans le sud-est du pays.

Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers par des tribus, qui procèdent aux rapts pour faire aboutir des revendications auprès des autorités. Plus de 200 personnes y ont été enlevées ces 15 dernières années et la grande majorité ont été libérées saines et sauves.