
Le séisme survenu dans l'est du pays mercredi a provoqué une dizaine de morts ; des survivants seraient toujours bloqués sous les décombres. Le 23 octobre, un tremblement de terre s'était déjà produit dans la région, tuant plus de 600 personnes.
AFP - Les sauveteurs tentaient vendredi à Van (est de la Turquie) de retrouver des survivants du tremblement de terre qui a fait 19 morts, des victimes, accusent la presse et l'opposition, qui auraient pu être évitées si des mesures appropriées avaient été prises.
"Qui sera tenu pour responsable de ces morts ?" s'est interrogé le vice-président du parti pro-kurde BDP, Gülten Kisanak, après le tremblement de terre de mercredi soir, le deuxième en moins de trois semaines dans cette région où habitent de nombreux Kurdes.
"Les enquêtes nécessaires n'ont pas été faites, 17 jours après", a-t-il accusé, faisant référence au précédent séisme dans la même région, beaucoup plus grave celui-là, puisqu'il avait fait plus de 600 morts, le 23 octobre.
"Pourquoi a-t-on laissé ces personnes dans ces immeubles ?", ajoute le responsable politique, dans des propos rapportés vendredi par la presse.
Sur place, plusieurs centaines de sauveteurs poursuivaient vendredi leurs recherches, principalement dans deux hôtels, après le séisme de magnitude 5,6 qui a provoqué l'effondrement d'environ 25 immeubles, vides pour la plupart.
Une magnitude modérée mais qui s'est révélée meurtrière, du fait de la fragilisation des constructions par le précédent tremblement de terre, qui était de magnitude 7,2.
Le bilan du séisme de mercredi est passé à 19 morts vendredi, soit sept de plus que la veille, selon les services d'urgence du Premier ministre, mais il pourrait s'alourdir, avec la présence éventuelle de victimes encore sous les décombres.
"Nous allons terminer d'ici à demain (samedi) les opérations de recherche et de sauvetage", a déclaré un membre des équipes de secours aux télévisions.
Aslan Bayram, le propriétaire de l'hôtel Bayram, l'un des deux qui s'est effondré, a affirmé que son immeuble avait été examiné par des experts, après le séisme du 23 octobre, et qu'ils n'avaient rien trouvé à redire à la sécurité des lieux.
Mais la presse turque publiait vendredi des photos du bâtiment après le premier séisme, montrant de profondes fissures dans les murs.
"Aucune inspection officielle n'a été menée dans l'hôtel, déclaré apte par un groupe de cinq techniciens après le premier séisme", affirme le journal Hürriyet.
"Qui a donné ce feu vert?", s'interroge en une un autre quotidien, Radikal.
Le journal cite le propriétaire des lieux qui affirme: "Moi aussi, je suis resté à hôtel" après l'avis favorable des techniciens.
"Nous pensons qu'au moins 80 immeubles menacent encore de s'effondrer" à Van, a déclaré vendredi dans la presse Haluk Eyidogan, un géophysicien d'Istanbul.
La Turquie, qui est traversée par plusieurs failles, connaît de fréquents tremblements de terre.
Les spécialistes pensent qu'Istanbul et ses 13 à 15 millions d'habitants sont menacés par un séisme majeur dans les prochaines années, une perspective inquiétante puisque de très nombreuses constructions ne sont pas conformes aux normes antisismiques.