
Au lendemain de la publication du rapport de l'AIEA sur les activités nucléaires de l'Iran, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé estime que la saisine du Conseil de sécurité de l'ONU "s'impose".
AFP - La saisine du Conseil de sécurité de l'ONU sur le programme nucléaire de l'Iran "s'impose", a affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, en réclamant des "sanctions dures" et "sans précédent" contre Téhéran après le rapport de l'AIEA.
"Nous sommes décidés à réagir. Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA doit condamner explicitement la conduite de l'Iran, la saisine du Conseil de sécurité s'impose aussi", a-t-il dit sur RFI, en précisant que "la France est prête avec ceux qui le voudront à aller beaucoup plus loin dans des sanctions qui doivent être renforcées pour faire plier l'Iran".
"Si l'Iran refuse de se conformer aux demandes de la communauté internationale et refuse toute coopération sérieuse, nous nous tenons prêts à adopter, avec tous les pays qui suivront, des sanctions d’une ampleur sans précédent", a également dit Alain Juppé dans un communiqué publié mercredi matin.
"La France considère qu'il faut franchir un palier dans le renforcement de la pression diplomatique sur l'Iran", a-t-il ajouté.
"Il faut des sanctions dures qui empêchent l'Iran de continuer à se procurer des ressources lui permettant de poursuivre ses activités en violation de toutes les règles internationales", a insisté le ministre sur RFI.
Le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est "accablant" car "il montre que dans toutes les technologies qui permettent de fabriquer une arme nucléaire, l'Iran poursuit ses activités et continue à refuser de dialoguer de façon transparente avec l'Agence internationale", a aussi relevé Alain Juppé.
"Cette situation est inacceptable" car un Iran doté de l'arme nucléaire représenterait "une menace sur la stabilité et la paix de la région et au-delà", a-t-il ajouté.
Dans un rapport auquel l'AFP a eu accès mardi, l'AIEA a émis de "sérieuses inquiétudes" concernant le programme nucléaire iranien, s'appuyant sur des informations "crédibles" indiquant que Téhéran a travaillé à la mise au point de l'arme atomique.
Il est possible d'"aller beaucoup plus loin dans les sanctions", a estimé de son côté le ministre de la Défense Gérard Longuet. "Sur les plans économiques, technologiques, industriels, nous pouvons aller encore beaucoup plus loin sans recourir à une solution de force", a-t-il dit.
Il faut "mobiliser les grands pays et en particulier convaincre Chine et Russie qui font cavaliers seuls qu'il est absolument indispensable de faire pression sur l'Iran pour que ce pays ne suive pas dans la voie de la dissémination nucléaire", ce qui "serait une catastrophe" pour l'humanité, a poursuivi le ministre.
Selon lui, Israël, où a lieu un débat sur une frappe militaire préventive contre l'Iran, "est dans son rôle de tirer un signal d'alarme", mais "la réponse est dans le bord des sanctions internationales et de la responsabilité des grandes nations du Conseil de sécurité des Nations unies".
L'Iran a toujours affirmé que son programme nucléaire n'avait pas de visée militaire.