Localisé près de la frontière du Niger, le fils cadet de Kadhafi a clamé son innocence selon la Cour pénale internationale, qui est entrée en contact avec lui via des intermédiaires. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.
AFP - Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a affirmé vendredi avoir des "contacts informels" avec Seif Al-Islam, fils du défunt leader libyen Mouammar Kadhafi, au sujet de son éventuelle reddition à la Cour, qui le recherche pour crimes contre l'humanité.
"Nous avons des contacts informels avec Seif via des intermédiaires", a déclaré le procureur Luis Moreno-Ocampo, cité dans un communiqué : "le bureau du procureur lui a signifié très clairement que s'il se rendait à la CPI, il aurait le droit d'être entendu devant la cour, il sera innocent jusqu'à preuve du contraire".
Seif Al-Islam, 39 ans, est recherché par la CPI pour crimes contre l'humanité, dont le meurtre et la persécution, commis depuis le début de la révolte, à la mi-février, contre le régime de son père Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre à Syrte par des rebelles libyens.
Successeur officieux de son père, qui était lui aussi recherché par la CPI, et "premier ministre de facto" de l'ancien régime, selon la CPI, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI émis le 27 juin et d'une "notice rouge" d'Interpol depuis le 9 septembre.
Selon un responsable touareg, Seif Al-Islam se serait rendu mardi à la frontière du Niger pour y chercher refuge tandis que le quotidien sud-africain Beeld avait assuré jeudi qu'un groupe de mercenaires sud-africains se trouvait toujours en Libye et tentait d'exfiltrer Seif Al-Islam.
"Nous avons en outre appris par des voies informelles qu'un groupe de mercenaires a offert de transférer Seif dans un Etat africain qui n'est pas un Etat partie au Statut de Rome", le traité fondateur de la CPI, a ajouté M. Moreno-Ocampo.
"Le bureau du procureur explore également les possibilités d'intercepter tout avion dans l'espace aérien d'un Etat partie pour procéder à une arrestation", a souligné le procureur argentin.
La CPI avait rappelé mercredi que le Niger, Etat partie au Statut de Rome, avait l'obligation de coopérer avec celle-ci en vue de l'arrestation de Seif Al-Islam au cas où il se trouverait sur le territoire nigérien.
M. Moreno-Ocampo a assuré vendredi que son bureau "redoublait d'efforts" pour que soient exécutés les mandats d'arrêt contre Seif Al-Islam et contre l'ancien chef des services secrets militaires libyens, Abdallah Al-Senoussi, également recherché par la CPI.
Selon des sources sécuritaires nigérienne et malienne, Abdallah Al-Senoussi serait passé du Niger au Mali avec quelques uns de ses hommes.
L'Otan a décidé vendredi de mettre fin à compter du 31 octobre à son opération de sept mois en Libye, se félicitant d'un succès "historique" et appelant le nouveau régime à "bâtir une nouvelle Libye" démocratique.
Le Conseil national de transition (CNT) avait de son côté demandé mercredi le maintien de l'Otan en Libye au moins "jusqu'à la fin de l'année", assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles constituaient une menace pour le pays.