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Après l'annonce des renforts américains, Gates en appelle à l'Otan

Alors que les ministres de la Défense de l'Otan se retrouveront jeudi en Pologne, le secrétaire américain à la Défense a dit attendre des contreparties de la part de l'Alliance après l'annonce de l'envoi de 17 000 GI de plus en Afghanistan.

AFP - Les ministres de la Défense de l'Otan se retrouvent jeudi en Pologne pour parler de leurs contributions à l'effort de guerre en Afghanistan, sous la pression des Etats-Unis qui ont eux-mêmes annoncé mardi l'envoi de 17.000 soldats supplémentaires.

Au cours d'une réunion de deux jours à Cracovie en Pologne (Sud), ils retrouveront leur collègue américain Robert Gates, reconduit dans ses fonctions par l'administration Obama avec une consigne claire : donner la priorité au théâtre militaire afghan sur l'Irak.
   

"Ses 25 collègues attendent avec intérêt de voir ce que M. Gates a à leur dire des intentions du nouveau gouvernement américain et de la vision qu'il a des affaires stratégiques et militaires en général", a indiqué à l'AFP un responsable de l'Otan.

Même si elles ne seront pas forcément annoncées à Cracovie, en raison du caractère informel de la réunion, des décisions sur l'Afghanistan s'avèrent indispensables dans la perspective de l'élection présidentielle qui doit s'y dérouler le 20 août.

   
Face à des talibans de plus en plus actifs et audacieux, l'envoi de renforts temporaires à la force internationale placée sous le commandement de l'Otan, l'Isaf, est jugé nécessaire pour garantir l'organisation du scrutin.

L'Allemagne a ouvert le bal en annonçant cette semaine qu'elle enverrait 600 soldats de juillet à septembre dans la région Nord de l'Afghanistan placée sous sa responsabilité.

   
"Le commandant en chef allié, le général John Craddock, a effectivement demandé un bataillon de plus par région à titre de renfort temporaire", a dit ce responsable.

La situation est d'autant plus tendue que le mandat du président afghan Hamid Karzaï aurait dû s'achever fin mai et que sa prolongation jusqu'à août risque d'être contestée, y compris

par des alliés du gouvernement, a-t-il expliqué en substance.

L'émissaire des Nations unies pour l'Afghanistan, Kai Eide, "a exprimé mardi ses inquiétudes à ce sujet aux représentants des 26 pays de l'Otan à Bruxelles", a indiqué le même responsable.

Un diplomate de l'Otan a reconnu lundi le risque d'une "crise constitutionnelle imminente", incitant Kaboul à "décréter l'état d'urgence".

"Il faut que les Afghans nous en disent plus sur ce qui se passe à partir du 22 mai", date de la fin du mandat de M. Karzaï, a insisté le responsable de l'Otan, soulignant la participation du ministre afghan Abdul Rahim Wardak à la réunion de Cracovie.

   
Autre question qui sera débattue avec les 15 pays non membres de l'Ota

n participant à l'Isaf, celle du fonds international devant servir à financer l'essor des actions civilo-militaires destinées à aider à bâtir un Etat de droit en Afghanistan.

"Un geste du Japon, notamment, est attendu", a indiqué le responsable