Les forces de l'ordre ont été prises pour cible au Gosier, dans la nuit de mercredi à jeudi, qui fut toutefois moins violente que la précédente. À Paris, le gouvernement avance des propositions se rapprochant des revendications du LKP.
Retrouvez le carnet de route d'Eve Irvine et Willy Bracciano, nos envoyés spéciaux aux Antilles françaises, en cliquant ici.
La crise aux Antilles vue par les Observateurs de FRANCE 24
Après une nouvelle nuit de violences, le gouvernement français semble décidé à faire des concessions au LKP, le collectif qui est à l’origine de la grève générale contre la vie chère qui dure depuis un mois. Le Premier ministre François Fillon a annoncé ce jeudi matin que les médiateurs envoyés par l'Etat en Guadeloupe allaient faire des propositions proches des demandes des manifestants, qui seront soumises au patronat et au LKP. "On arrive avec l'ensemble des dispositifs qui ont été imaginés à quelque chose qui est proche des 200 euros pour les bas salaires", a-t-il déclaré.
De son côté, Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, a déclaré sur l’antenne de FRANCE 24 que "le versement anticipé du Revenu de solidarité active (RSA) proposé par le gouvernement devrait permettre à 25 000 salariés d'obtenir environ 200 euros supplémentaires ".
Une réunion est prévue jeudi après-midi à l'Elysée en présence du président Nicolas Sarkozy, d'une partie du gouvernement et d'une vingtaine d'élus de l'Outre-mer.
Trente-trois interpellations ont été opérées dans la nuit de mercredi à jeudi en Guadeloupe où cinq magasins ont été incendiés, des balles tirées sur les forces de l'ordre et la mairie de Sainte-Rose mise à sac, selon un premier bilan obtenu auprès de la préfecture. Une réunion est prévue jeudi après-midi à l'Elysée en présence du président Nicolas Sarkozy, d'une partie du gouvernement et d'une vingtaine d'élus de l'Outre-mer.
La nuit était considérée comme moins violente que la précédente qui avait fait un mort, avec cependant toujours "une intensité forte", a indiqué à l'AFP le directeur de cabinet du préfet, à la cellule de crise installée à la préfecture de Basse-terre.
"Les forces de l'ordre ont essuyé des tirs à balles réelles", a-t-il souligné vers 04H00 locales (09H00 à Paris).
Il y a eu 28 interventions de pompiers. Deux magasins importants ont été incendiés, ainsi que deux restaurants et une concession automobile. Deux de ces incendies se sont produits à Pointe-à-Pitre, un à Sainte-Anne, un à Saint-Claude et un à Baie-Mahault.
21 des 33 personnes interpellées l'ont été à Pointe-à-Pitre, selon la même source.
Les arrestations ont eu lieu "parce que ces personnes se trouvaient sur des barrages, en possession d'armes à feu ou parce qu'elles avaient agressé des forces de l'ordre", selon le directeur de cabinet du préfet.
Les forces de l'ordre ont repris jeudi matin le contrôle dans la ville guadeloupéenne de Sainte-Rose, dont la mairie, attaquée par "des casseurs", a subi des dégradations sans toutefois être saccagée, a annoncé à l'AFP le préfet de l'île Nicolas Desforges.
Intervenus vers 02H00 (07H00 à Paris), les gendarmes "projetés" sur place avec des hélicoptères ont ramené l'ordre dans la commune, a indiqué le préfet interrogé par téléphone depuis Paris.
De premières informations parvenues dans la nuit à la cellule de crise de la préfecture avaient fait état de "mise à sac" de la mairie de Sainte-Rose (nord de Basse-Terre).
Au petit matin, il est apparu que c'est sa façade qui a subi d'importantes destructions (portes, fenêtres, baies vitrées). Mais les "casseurs" n'ont pas saccagé l'intérieur, selon le préfet et selon le maire de Sainte-Rose Richard Yacou, joint par téléphone. "Toute la partie vitrée a été détruite", selon l'édile.