
Les Guatémaltèques se sont rendus nombreux aux urnes pour le 1er tour de la présidentielle dont l'ex-général Otto Perez Molina (photo) est le favori. Il a promis une "main de fer" contre le crime, fléau dans ce petit pays d'Amérique centrale.
AFP - Les Guatémaltèques ont voté sans incident majeur dimanche pour une élection présidentielle dont le grand favori est le conservateur Otto Perez Molina, qui a promis d'oeuvrer contre la criminalité et la pauvreté, maux endémiques de ce petit pays d'Amérique centrale.
Les opérations de vote, entamées vers 7H00 (13H00 GMT) ont pris fin dimanche vers 18H00 (00H00 GMT). Julio Solorzano, le directeur électoral du Tribunal suprême électoral, chargé d'organiser et de superviser le scrutin, a déclaré à la presse que la participation était "acceptable", sans toutefois annoncer d'estimation chiffrée.
Le TSE a par ailleurs fait état de quelques troubles isolés qui selon lui ne remettent pas en cause la crédibilité du scrutin, pour lequel une forte affluence avait été constatée dans la matinée avant de s'étioler au fil de la journée, selon les médias locaux et des journalistes de l'AFP.
Selon les sondages les plus récents, le général à la retraite de 60 ans Otto Perez Molina, fondateur du Parti patriotique (PP, droite), devrait bénéficier environ 20 points d'avance sur son principal concurrent, l'homme d'affaires conservateur Manuel Baldizon, 41 ans.
Après avoir voté dans une école de Guatemala, Otto Perez a confié "continuer à faire le pari que le peuple du Guatemala voulait voir cette élection se terminer dès le premier tour".
Les enquêtes publiées cette semaine ont toutefois révélé qu'il paraissait improbable que le candidat obtienne la majorité absolue et soit élu dès le premier tour à la tête de ce pays de 14 millions d'habitants qui peine à se relever d'une guerre civile dévastatrice (1960-1996).
Cette domination annoncée de la droite (9 candidats sur 10) résulte de l'absence de candidat du Parti social-démocrate au pouvoir après le rejet de la candidature de l'ex-épouse du chef de l'Etat sortant, Sandra Torres, qui avait divorcé d'Alvaro Colom pour pouvoir se présenter.
Ce dernier a pourtant figuré parmi les premiers à glisser leurs bulletins dans l'urne dimanche, saluant ce qu'il a qualifié de "fête civique".
Le vainqueur de ce scrutin aura la lourde tâche de sortir le pays de la spirale de la pauvreté (qui touche 51% de la population), de la violence liée au crime organisé (trafiquants de drogue et bandes locales, ou "maras") et de la corruption.
Il devra aussi tenter de freiner la malnutrition - qui frappe deux millions de Guatémaltèques - et l'analphabétisme qui pénalise encore 30% de la population.
Le président sortant, limité à un mandat, avait réussi en 2007 à rompre avec un demi-siècle de domination de la droite ultra-libérale en battant M. Perez Molina au deuxième tour, mais il n'a pas véritablement réussi à réformer le pays, bridé par des moyens limités et une majorité fragile au Parlement.
Otto Perez Molina, surnommé le "général de la paix" pour avoir négocié et signé les accords ayant scellé la fin de la guerre civile, promettait avant l'élection une "main de fer" contre la corruption, les organisations criminelles et une politique favorisant l'emploi.
Il est cependant visé par des accusations de violations des droits de l'homme pendant la guerre par certaines ONG.
L'ex-général devançait dans les sondages Manuel Baldizon, un jeune chef d'entreprise dont le discours aux forts accents populistes évoque le rétablissement de la peine de mort et garantit... la qualification de l'équipe nationale de football au prochain Mondial. Pendant la campagne, il a fait l'objet d'accusations de financement par l'argent des cartels de son fief du Peten (nord-est).
Rigoberta Menchu, prix Nobel de la paix, se présentait une nouvelle fois, après un premier échec en 2007. Mais l'ancienne femme de ménage de 52 ans, militante de la lutte pour les droits des Indiens mayas (60% de la population), n'a pas réussi à s'affirmer dans l'arène politique et n'est créditée au mieux que de 2% des intentions de vote.
Les quelque sept millions d'électeurs étaient aussi appelés dimanche à désigner leur nouveau vice-président, ainsi que 158 députés, 333 maires et 20 représentants au Parlement centraméricain.
Faute de sondages à la sortie des bureaux de vote au Guatemala, le TSE aura la primeur de l'annonce des premières estimations partielles, attendues vers 21H00 (03H00 GMT lundi) et des résultats complets provisoires, prévus vers 08H00 GMT lundi.
Un éventuel second tour est prévu le 6 novembre pour la présidentielle.