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À l'approche de la présidentielle, la tension monte entre partisans des différents candidats

Au lendemain du dépôt de la candidature d'Étienne Tshisekedi, leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et opposant au pouvoir, des violences ont éclaté au cours d'un rassemblement. Une personne a été tuée.

AFP - Un partisan de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti d'opposition en République démocratique du Congo où des élections sont prévues en novembre, a été tué et au moins trois autres blessés mardi à Kinshasa lors d'un rassemblement dispersé par la police.

Ces violences interviennent au lendemain du dépôt officiel par le leader de l'UDPS et opposant historique, Etienne Tshisekedi, de sa candidature à la présidentielle prévue le 28 novembre, à laquelle le président sortant Joseph Kabila devrait se représenter.

"Nous avons reçu le corps d'un homme mort par balle et deux blessés graves par balle", a déclaré à l'AFP à la clinique Bondeko une source médicale sous couvert d'anonymat.

Dans une déclaration à la presse, sans répondre aux questions, le ministre de l'Intérieur Adolphe Lumanu a qualifié les violences d'"échauffourées" ayant entraîné "malheureusement mort d'homme", sans autre précision.

Dans la matinée, la police a tiré des grenades lacrymogènes près du siège de l'UDPS, situé dans la commune de Limete, pour "disperser" des jeunes militants rassemblés là, alors que le siège du parti avait été "vandalisé" dans la nuit de lundi à mardi, selon Serge Mayamba, secrétaire de l'UDPS.

L'origine des tirs par balles restait confuse. Des membres de la Ligue des jeunes de l'UDPS ont accusé des délinquants violents appelés "pombas" d'avoir tiré, alors que d'autres ont mis en cause des policiers.

Un témoin a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat qu'un autre partisan avait été tué par "balle" par la "police", qui aurait ensuite récupéré son corps.

Cette information n'a pas pu être confirmée et le secrétaire général de l'UDPS, Jacquemin Shabani, a donné le bilan d'un mort et "plusieurs blessés", dont l'un, légèrement atteint à la tête, a été vu par l'AFP au siège de l'UDPS.

"Manque de transparence"

"Il n'y avait aucune raison de disperser ces jeunes qui ne faisaient rien, qui ne manifestaient pas", a estimé Me Mayamba.

Selon le ministre de l'Intérieur, le siège de l'UDPS a été "saccagé" par des "inciviques". La régie d'une télévision d'un député proche de l'UDPS a aussi été incendiée.

Le saccage à l'UDPS a été commis "en réaction" à des "actes de vandalisme" de militants de ce parti lundi dans une permanence du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), au pouvoir, selon le ministre, qui a fait état pour ce dernier incident de 12 blessés graves et six véhicules incendiés.

Le PPRD a "vivement condamné" dans un communiqué des "actes de violence qui visent à discréditer le processus électoral", appelant ses partisans à ne pas céder à la "provocation" de l'UDPS.

Lundi après-midi, quelques milliers de partisans de M. Tshisekedi, 78 ans, l'avait accompagné pour le dépôt de sa candidature à la présidentielle, dans un bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

L'UDPS a prévu une marche jeudi à Kinshasa devant la Céni qu'elle accuse de "manque de transparence". Le PPRD a pour sa part confirmé une "marche pacifique" de ses jeunes militants le même jour "pour dire non à la violence et oui aux élections apaisées".

Début juillet et le 1er septembre dans la capitale, des manifestations de l'UDPS et ses alliés devant la Céni ont dégénéré en affrontements avec la police.

Le ministre Adolphe Lumanu a dénoncé "une stratégie préparatoire à une insurrection souhaitée par certains politiciens", dans laquelle "la Céni est devenue le bouc émissaire de prédilection".

Les candidats à la présidentielle et aux législatives -les deux scrutins sont à un seul tour et prévus le 28 novembre- ont jusqu'à dimanche pour déposer leur candidature.

Elu en 2006, un scrutin alors boycotté par l'UDPS, Joseph Kabila a été récemment investi comme candidat unique de la majorité.
 

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