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Deux semaines après la prise d'assaut de Tripoli, la capitale libyenne retrouve peu à peu son calme. Un responsable local du Conseil national de transition a appelé, au nom du président du CNT, les combattants non-Tripolitains à rentrer chez eux.

AFP - Les nouvelles autorités à Tripoli demandent aux combattants des provinces présents dans la capitale libyenne de "rentrer" chez eux car "Tripoli est libre", a déclaré à l'AFP un responsable du Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion.

Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, "a demandé cette procédure. Nous la soutenons parce que Tripoli est libre et chacun devrait quitter (la capitale) et rentrer dans sa ville natale", a déclaré Ahmed Darrat, "ministre" de l'Intérieur du CNT.

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Bani Walid en point de mire des combattants du CNT
Le CNT veut rétablir l'ordre à Tripoli

"Maintenant, les combattants de Tripoli sont en mesure de protéger leur ville", a-t-il ajouté, assurant que la rébellion avait déjà prévu les moyens de sécuriser la capitale, ex-bastion de Mouammar Kadhafi contre lequel les rebelles avaient lancé leur assaut le 20 août.

"A partir de samedi, un grand nombre de forces de sécurité et de policiers vont retourner au travail", a dit M. Darrat. "Nous avons des plans pour assurer la sécurité de la ville et les sites stratégiques qui peuvent être visés. Ce plan sera appliqué à partir de samedi".

Il a assuré qu'il n'y avait pas vraiment besoin de procéder à des purges aux sein des forces de sécurité. "Les membres de la police ne se sont pas battus, ils sont tous des révolutionnaires et nous n'avons pas de problème avec eux parce qu'ils servaient l'Etat et non le régime", a-t-il expliqué.

"Il y a des membres (des forces de sécurité) qui sont impliqués dans des faits de corruption, qui ont du sang sur les mains. Ils sont maintenant neutralisés et nous allons prendre les mesures nécessaires contre eux. Cela concerne moins de 30 officiers", a-t-il précisé.

La capitale libyenne a été prise par les pro-CNT grâce à la jonction des combattants arrivés de Misrata (à 200 km à l'est) et des montagnes du sud-ouest, ainsi que d'une insurrection des rebelles de Tripoli.

Depuis, les combattants venus des provinces sont fortement déployés dans la ville, où ils sont répartis par "katiba" (brigades).

"La responsabilité de sécuriser Tripoli doit être entre les mains des Tripolitains", a affirmé vendredi à l'AFP Abdullah Naqir, chef du nouveau conseil militaire formé récemment à Tripoli.

"Nous sommes reconnaissants du travail des brigades venues de Misrata, de Zenten (sud-ouest) et d'ailleurs, mais dès qu'on termine d'organiser nos rangs, elles doivent partir et se reposer", a-t-il ajouté.

Toutefois, le conseil dirigé par M. Naqir, qui doit encore s'intégrer au CNT, s'est lui-même inquiété de la prolifération de groupes paramilitaires dans la capitale.

"Tous ceux qui sont prêts à aider au maintien de la paix dans la ville et en Libye sont les bienvenus", à condition de respecter l'autorité, a déclaré Abdurrahmane al-Keib, qui représente Tripoli au CNT et participe à la gestion de la crise dans la capitale.

De son côté, le responsable des affaires militaires au sein du CNT, Omar al-Hariri, a indiqué que l'armée nationale libyenne était en train d'être reconstruite en tant que principal garant de la sécurité dans le pays.

"Nous avons commencé la création d'une nouvelle armée nationale pour protéger la démocratie, les institutions et les civils innocents", a-t-il affirmé à la presse.

"Nous voulons prouver au monde (...) que nous sommes très capables de reconstruire notre pays", a indiqué Abdul Razaq Moukhtar, chef de l'équipe en charge de la gestion de la crise.