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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il en visite en Russie

Pour la première fois depuis 2002, le dirigeant nord-coréen a entamé une visite dans l'Extrême-Orient russe. La Russie fait partie du "groupe des Six" chargé de pourparlers sur la dénucléarisation de Pyongyang.

AFP - Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il, qui se déplace très rarement à l'étranger, est arrivé samedi en Russie pour sa première visite dans ce pays depuis 2002, sur fond de tensions entre les deux Corées.

"Une rencontre entre le président Dmitri Medvedev et Kim Jong-Il sera le principal événement de la visite", a indiqué le Kremlin dans un communiqué, ajoutant que le dirigeant nord-coréen se rendrait en Extrême-Orient russe et en Sibérie, sans autre détail.

L'arrivée du dirigeant nord-coréen en Russie a été annoncée un peu plus tôt dans la journée par un responsable russe en Extrême-Orient.

"Il est arrivé aujourd'hui" à bord de son train spécial qui a traversé à 01H00 GMT le fleuve Tumen, à la frontière entre la Russie et la Corée du Nord, a déclaré à l'AFP Alexander Naryjny, chef du district de Khassan, en Extrême-Orient.

La visite du dirigeant nord-coréen, qui n'aime pas voyager en avion pour des raisons de sécurité, n'avait pas été annoncée officiellement.

Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, citant des sources informées, M. Kim doit visiter samedi un barrage à Oussouriisk, une ville proche de Vladivostok et de la frontière avec la Corée du Nord.

Au cours de sa visite en Russie, qui devrait durer une semaine, le dirigeant nord-coréen devrait également rencontrer le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, selon une source sud-coréenne.

Lors de sa précédente visite en Russie il y a neuf ans, M. Kim avait rencontré Vladimir Poutine, alors président, à Vladivostok.

Des médias russes et japonais avaient annoncé en juin une visite de M. Kim pour le 30 juin ou le 1er juillet à Vladivostok, pour un sommet avec M. Medvedev.

La rencontre, jamais confirmée officiellement, n'avait finalement pas eu lieu. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, citant des sources russes, les deux parties auraient annulé, ne parvenant pas à aplanir leurs différences de vue sur plusieurs points des discussions prévues.

L'agence japonaise Kyodo avait de son côté cité des sources affirmant que l'annulation de la visite était due à l'état de santé défaillant du dirigeant nord-coréen.

La santé de Kim Jong-Il, âgé de 69 ou 70 ans, est chancelante, selon certaines sources, et il prépare à sa succession à la tête de l'Etat stalinien son plus jeune fils, Kim Jong-Un, né en 1983 ou 1984.

Mais selon une source au Kremlin citée par le quotidien russe Kommersant fin juin, cette visite de Kim avait été annulée par Pyongyang en raison de fuites dans la presse annonçant sa venue.

La Russie fait partie du groupe des Six - avec les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon et la Chine - chargé de pourparlers sur la dénucléarisation de la Corée du Nord. Ces négociations sont au point mort depuis décembre 2008.

La visite de M. Kim intervient quelques jours après la menace de "guerre totale" sur la péninsule coréenne proférée par Pyongyang en cas de moindre incident lors des traditionnelles manoeuvres militaires annuelles conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud qui ont démarré le 16 août et doivent durer une dizaine de jours.

"La péninsule coréenne fait face à la pire crise de son histoire. Une guerre totale peut être provoquée par le moindre incident", avait déclaré l'agence officielle nord-coréenne KCNA, citant un commentaire publié dans le quotidien du parti communiste Rodong Sinmun.

Les relations entre les deux frères ennemis coréens se sont cependant légèrement détendues depuis la rencontre exceptionnelle entre des responsables des deux Corées à Bali (Indonésie), en marge d'une réunion régionale sur la sécurité fin juillet.