Une triple attaque a tué sept Israéliens civils et militaires près des frontières égyptienne et jordanienne. En représailles, Tsahal a lancé un raid aérien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui a tué six Palestiniens.
AFP - Sept Israéliens ont été tués jeudi dans une triple attaque près de la station balnéaire d'Eilat, provoquant une riposte meurtrière de l'armée israélienne contre un groupe radical palestinien de Gaza accusé d'en être responsable.
Sept assaillants ont également péri dans ces attaques soigneusement coordonnées dans la région d'Eilat dans le sud d'Israël, près des frontières égyptienne et jordanienne, selon le chef de la région sud d'Israël, Tal Rousso. L'un d'eux a péri "en actionnant sa ceinture d'explosifs", selon lui.

L'un des objectifs des attaquants était de "kidnapper un Israélien" pour le ramener dans la bande de Gaza via la péninsule égyptienne du Sinaï, a dit de son côté un porte-parole de l'armée.
Six civils israéliens, dont deux femmes, et un soldat ont été tués dans les attaques et plus de 25 Israéliens blessés, selon le dernier bilan.
La première attaque a visé un autobus de la compagnie publique Egged à midi locale (09H00 GMT) tout près de la frontière égyptienne. L'autocar, qui transportait surtout des militaires, a été mitraillé par des hommes munis d'armes automatiques qui ont fait neuf blessés.
Une demi-heure plus tard, des soldats israéliens qui venaient à la rescousse ont été la cible d'une attaque à la bombe. Un soldat a été tué.
L'attaque la plus meurtrière, dans laquelle cinq Israéliens ont péri, s'est produite ensuite quand un véhicule privé a été éventré par une roquette antichar près de Beer Ora, à une quinzaine de km au nord d'Eilat, cette fois près de la frontière jordanienne. Un chauffeur de bus a été aussi tué.
Selon un responsable israélien s'exprimant sous couvert de l'anonymat, les assaillants sont entrés en Israël via le Sinaï. "Ils ont quitté Gaza pour aller vers le sud dans le Sinaï, ils sont restés là un moment, puis ils sont remontés vers le nord pour entrer en Israël. Nous avons vu ce mode opératoire avant".
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a affirmé que les attaques "viennent de Gaza" et menacé de "réagir avec toute la force et la détermination" nécessaires.
"Si les organisations terroristes pensent qu'elles peuvent blesser nos concitoyens sans que nous répondions, elles se trompent. Israël leur fera payer un prix très fort", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la télévision.
"J'ai fixé un principe: quand on attaque des Israéliens, nous répondons immédiatement et très fermement. Ce principe a été appliqué aujourd'hui", a ajouté M. Netanyahu.
En représailles, l'armée israélienne a lancé un raid aérien sur la ville de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, qui a fait six morts palestiniens. Selon des témoins, l'un des morts est Kamal al-Nayrab, chef des Comités de résistance populaire, un groupe radical palestinien basée à Gaza.
Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a démenti les accusations israéliennes, assurant qu'"il n'y a pas de lien entre Gaza et ce qui est arrivé près d'Eilat".
En soirée, quatre roquettes ont été tirées de la bande de Gaza en direction de la ville d'Ashkelon, au sud de Tel-Aviv, et au moins trois ont été interceptées par le système antimissile "Iron Dome" (Dôme de fer), selon l'armée.
La Maison Blanche, l'ONU et l'Union européenne ont condamné fermement les attaques en Israël, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton pressant l'Egypte de sécuriser le désert du Sinaï.
En Egypte, le gouverneur de la province du Nord-Sinaï, Abdel Wahab Mabrouk, a assuré que les assaillants n'étaient pas venus du territoire égyptien, en faisant état de strictes mesures de sécurité dans la région.
L'armée et la police égyptiennes y mènent depuis plusieurs jours une campagne contre les membres d'un groupe armé soupçonné d'avoir fait exploser le gazoduc livrant Israël et d'avoir attaqué un poste de police.
En août 2010, des roquettes avaient été tirées du Sinaï contre Eilat, sans faire de victime, et le port jordanien d'Aqaba, où une personne avait été tuée et cinq blessées.
Des responsables de la sécurité israélienne avaient attribué la responsabilité de ces tirs non revendiqués à des réseaux jihadistes actifs dans le Sinaï et liés à des groupes de contrebandiers en conflit avec les autorités égyptiennes.