logo

L'AMF ouvre une enquête sur les rumeurs qui ont touché la Société générale

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a mis en garde contre la diffusion de fausses rumeurs sur une entreprise cotée en Bourse. Pour rappel, le titre de la Société générale avait dévissé de plus de 14 % mercredi après de fausses informations.

REUTERS - L'Autorité des marchés financiers (AMF) a ouvert une enquête sur les rumeurs de marché qui ont circulé cette semaine sur la Société générale , a annoncé vendredi soir son président Jean-Pierre Jouyet.

L'AMF a dans le même temps rappelé que la diffusion de fausses rumeurs sur une entreprise cotée en Bourse était passible d'amende.

"Le secrétaire général de l'Autorité des marchés financiers, Thierry Francq, a ouvert une enquête sur les rumeurs qui ont touché la Société générale cette semaine", a déclaré Jean-Pierre Jouyet sur la radio RTL.

"Les rumeurs qui sont non fondées et qui sont circulées sciemment de la part d'un certain nombre de personnes ou d'opérateurs sur quelque titre que ce soit sont des éléments qui sont passibles de sanctions et qui sont assimilables à des abus de marché parce que vous manipulez les cours", a-t-il ajouté.

La Société générale avait demandé mercredi à l'AMF d'ouvrir une enquête sur une série de rumeurs liées à sa solidité financière, qui lui avait fait perdre 3 milliards d'euros de capitalisation boursière en une seule séance.

L'action avait dévissé de 14,74% ce jour-là, abandonnant jusqu'à près d'un quart de sa valeur dans l'après-midi.

La Fédération bancaire française a fait savoir vendredi que les banques françaises envisageaient d'engager des poursuites judiciaires à la suite des rumeurs qui ont fait chuter leurs cours de Bourse.

La France, comme la Belgique, l'Espagne et l'Italie, a décidé jeudi soir d'interdire temporairement les ventes à découvert sur 10 valeurs financières françaises, dont Société générale, pour tenter d'enrayer la forte volatilité des marchés.

L'Allemagne a pour sa part proposé d'interdire les ventes à découvert à nu au niveau européen pour trois classes d'actifs, actions, obligations d'Etat et CDS.

"Ces deux derniers jours, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait, alors que ce n'était pas le cas précédemment, des mouvements qui étaient erratiques, qu'il y avait ces pratiques de ventes à découvert importantes sur un certain nombre de valeurs financières", a expliqué le président de l'AMF sur RTL pour justifier la mesure d'interdiction.

"Il s'agit (...) d'éviter qu'il y ait une utilisation de volatilité excessive sur la base de rumeurs et sur la base de ventes de titres que l'on ne possède pas", a encore dit Jean-Pierre Jouyet.