Le nouveau Spider-Man, né sous l’ère Obama, ne ressemble pas à son prédécesseur. Présenté par Marvel cette semaine, le super héros est multiethnique. Appelé Miles Morales, il fera son apparition dans la BD "Ultimate Spider-Man".
Voici venu Miles Morales, un jeune américain qui combat le crime et tisse ses toiles d’araignées à New York, comme Peter Parker avant lui. Ce qu'ils ont en commun ? Une allitération dans leur patronyme et une piqûre d'araignée à l'origine de leurs capacités surhumaines.
Mais Miles, plus jeune que Peter, est un métis noir et latino-américain, qui vient rompre la tradition caucasienne du héros en collant. Sa mission est loin d’être facile : il doit remplacer le regretté Peter Parker – l’un des personnages les plus célèbres des BD Marvel – qui occupait le rôle depuis 1962 et a succombé, dans le numéro du mois de juin de "Ultimate Spider-Man", après un combat avec le Bouffon Vert.
Tout est parti d’un ramdam
Un nouveau personnage qui a des origines et une vision du monde complètement différentes, c’est ce qu’a voulu créer Brian Michael Bendis, l’auteur de tous les opus de "Ultimate Spider-Man". L’idée d’un homme-araignée multiethnique était depuis longtemps dans les cartons. Tout s’est accéléré l’été dernier après l’audition de l’acteur afro-américain Donald Glover, candidat pour endosser l’habit rouge et bleu dans "The Amazing Spider-Man", le nouveau film de Marc Webb qui doit sortir en juillet 2012.
Si Andrew Garfield, un acteur blanc aperçu dans The Social Network, a été sélectionné pour enfiler le costume de Spider-Man, Donald Glover, déjà au casting de la série de NBC Community, a provoqué un ramdam qui a convaincu Brian Michael Bendis de changer l’origine ethnique de son protagoniste.
Selon Axel Alonso, rédacteur en chef de Marvel, créer un Spider-Man non-blanc "est une décision réfléchie" qui doit "refléter le monde réel dans toute sa diversité". Le personnage de Miles Morales sera également doté d’autres pouvoirs et d’une nouvelle personnalité.
Controverse sur le Web et dans la presse
Certains fans ont déjà annoncé sur certains forums de connaisseurs qu’ils ne liraient pas le nouveau Spider-Man. Mais tous n’ont pas compris que "The Ultimate Spider-Man" est une série "parallèle" se déroulant dans une réalité alternative à la série originale dans laquelle Peter Parker est bel est bien vivant.
Certains commentateurs ont décrit le nouveau super-héros comme "politiquement correct". Sur le site de Marvel, les commentaires sont mitigés : "Ce n’est pas Spider-Man. Seul Peter Parker est Spider-Man. Repose en paix Spidey." Un autre demande : "Pourquoi ne pouvait-il pas être Asiatique, il y a déjà plein de Noirs dans les bandes-dessinées."
Alexandra Petri, bloggeuse pour le site du Washington Post, a estimé que "les réactions provoquées par un Spider-Man noir montrent que l’on en avait besoin". "Nous avons un président afro-américain, alors pourquoi pas un Spider-Man afro-américain également ?", s’interroge USA Today. Sur le Huffington Post, le critique Scott Mendelson clôt le débat : "Le problème n’est pas que le nouveau Spider-Man soit Noir et/ou Hispanique. Le problème est que Peter Parker devait mourir pour que cela arrive."
Une question demeure : Miles Morales parlera-t-il espagnol ?