L'indépendantiste Oscar Temaru a été élu président de la Polynésie française. Le président sortant Gaston Tong Sang avait démissionné le 7 février après une motion de défiance déposée contre son gouvernement à l'Assemblée.
AFP - Oscar Temaru, 64 ans, élu jeudi président polynésien pour la quatrième fois, avait provoqué un coup de tonnerre en 2004 en devenant le premier président indépendantiste de l'archipel français du Pacifique.
Cet ancien séminariste, ensuite douanier, a fondé en 1977 le Front de Libération de la Polynésie, devenu en 1983 le Tavini Huiraatira.
Maire de Faaa, une commune-dortoir de Tahiti plus peuplée que la capitale Papeete, Oscar Temaru est entré à l'Assemblée de Polynésie en 1986 avec un programme construit autour de son opposition aux essais nucléaires, de l'inscription de la Polynésie au comité de décolonisation des Nations Unies et de son accession à une indépendance économique et politique.
Grâce au statut de 2004 et à une loi électorale qui prévoyait une prime majoritaire, Oscar Temaru a obtenu cette année-là un succès inespéré et une majorité à l'Assemblée qui lui a permis de composer un gouvernement.
Renversé par Gaston Flosse, son ennemi politique de trente ans, il est revenu au pouvoir avant d'être renversé de nouveau, cette fois-ci par l'autonomiste Gaston Tong Sang, ancien ministre de M. Flosse.
Oscar Temaru a ensuite opéré un renversement d'alliance spectaculaire en pactisant avec M. Flosse pour faire tomber en septembre 2007 M. Tong Sang, et reprendre les "manettes" de la Polynésie.
Arrivé second aux élections territoriales anticipées de janvier et février 2008, décidées par le gouvernement Fillon pour tenter de mettre fin à l'instabilité politique chronique du "pays" depuis 2004, il est resté allié avec M. Flosse, grand perdant du scrutin.
Les deux hommes se sont alors partagé le pouvoir: à M. Flosse le "pays", à M. Temaru le perchoir de l'assemblée.
Mais si M. Temaru a conservé le perchoir, M. Flosse a été renversé deux mois plus tard par M. Tong Sang, en avril 2008.
M. Temaru a longtemps souhaité entamer avec l'Etat des négociations sur des accords, dits de "Tahiti Nui", qui permettraient à la Polynésie de devenir "un Etat associé" à la République française.