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Xavier Emmanuelli claque la porte du Samu social

Le fondateur du Samu social, principale structure d'aide d'urgence aux sans-abri, financée à 92 % par l'État, a annoncé qu'il démissionnait de son poste de président de l'organisation. La situation budgétaire n'est selon lui "plus gérable".

REUTERS - Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social de Paris, annonce dans une interview à paraître mercredi qu'il va démissionner de la présidence de la structure qu'il a créée en 1993.

L'ancien secrétaire d'Etat chargé de l'action humanitaire, âgé de 72 ans, motive sa décision par le peu de soutien accordé par l'Etat à une association créée pour venir en aide aux plus démunis dans la capitale.

"Ce n'est plus gérable", explique-t-il à Charlie Hebdo. "L'urgence sociale, personne n'y croit."

Bertrand Delanoë, maire de Paris, a rendu hommage dans un communiqué à l'action de Xavier Emmanuelli et déplore lui aussi un engagement insuffisant de la part des pouvoirs publics.

"Cette démission intervient dans un contexte difficile pour le Samu social, alors que le gouvernement a considérablement réduit les moyens dévolus à l'hébergement 'urgence", écrit Bertrand Delanoë.

"Aujourd'hui, l'accueil des enfants, des femmes et des hommes sans abri, qui est de la pleine responsabilité de l'Etat, vit une crise sans précédent qui ne pourra que s'accentuer avec l'arrivée de l'hiver" poursuit le communiqué.

"Cette situation a déjà des conséquences dramatiques pour des centaines de familles en grande difficulté qui sont remises à la rue avec leurs enfants ou placées dans les urgences hospitalières", ajoute le maire de Paris.

Martine Aubry, candidate à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle de 2012, a pour sa part estimé dans un communiqué que la démission de Xavier Emmanuelli était un "cri d'alarme" et dénoncé un désengagement "inacceptable" de l'Etat
de l'hébergement d'urgence.

Ce désengagement relève de la non-assistance à personne en danger, a ajouté l'ex-première secrétaire du PS.