
Un nouveau gouvernement égyptien prêtera serment, mardi, au Caire. Dimanche, le Premier ministre Essam Charaf a procédé à un vaste remaniement sous la pression de la rue. Une quinzaine de ministres a été remplacée.
REUTERS - Un nouveau gouvernement doit prêter serment ce lundi en Egypte à la suite d'un remaniement réclamé par des manifestants revenus sur la place Tahrir du Caire pour exiger une accélération des réformes.
Ces manifestants réclament par ailleurs la tenue rapide d'un procès de Hosni Moubarak, contraint de quitter le pouvoir le 11 février face à la pression de la rue.
L'état de santé de l'ancien président suscite des interrogations, son avocat ayant déclaré dimanche qu'il était plongé dans le coma, ce qu'a démenti l'hôpital de Charm el Cheikh où il se trouve.
Les nouveaux ministres du gouvernement vont prêter serment devant le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, le chef du conseil suprême des forces armées dirigeant le pays depuis la chute de Hosni Moubarak, a rapporté l'agence de presse Mena.
Plus de la moitié du gouvernement a été remaniée, avec au moins 15 ministres remplacés, dont ceux des Affaires étrangères, des Finances, du Commerce et de l'Industrie.
Mohamed Kamel Amr va remplacer Mohamed el Orabi, en poste depuis moins d'un mois, à la tête du ministère des Affaires étrangères. Hazem el Beblaoui, 74 ans et conseiller du Fonds monétaire arabe, va succéder à Samir Radouane aux Finances.
"J'ai présenté ma démission au conseil suprême des forces armées et au Premier ministre. Ils l'ont acceptée même s'ils l'ont regrettée", a déclaré Samir Radouane à Reuters.
"Les gens ne savent pas ce qu'ils veulent. Est-ce qu'ils veulent augmenter les dépenses et ne pas emprunter à l'étranger? Tout le monde est soudainement devenu un expert de la finance. L'atmosphère actuelle ne favorise pas l'efficacité", a-t-il estimé.
Le ministre de l'Intérieur Mansour el Essaoui devrait conserver son poste après avoir annoncé la semaine dernière un large renouvellement de la hiérarchie de la police, vivement critiquée pour sa répression des manifestations hostiles à Hosni Moubarak en début d'année.
"Notre problème, c'est la façon dont fonctionne la police, ce n'est pas un problème de personnes", a commenté Ahmed Maher du mouvement du 6-Avril, l'une des organisations à la pointe des manifestations.
Mohamed Hussein Tantaoui a été pendant 20 ans ministre de la Défense de Hosni Moubarak.
Le conseil suprême des forces armées s'est engagé à organiser des élections législatives en septembre puis une élection présidentielle.