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Violents affrontements entre partisans et opposants au régime à Taëz

Au moins dix personnes ont été tuées et 37 autres blessées dans des affrontements entre partisans et opposants au régime du président Ali Abdallah Saleh à Taëz, dans le sud-ouest du Yémen, ce vendredi.

AFP - Trois militaires et sept civils ont été tués tandis qu'au moins 37 autres Yéménites ont été blessés vendredi à Taëz, une ville du sud-ouest du Yémen où s'affrontent partisans et adversaires du régime, selon des sources de sécurité et des témoins.

Le colonel Ahmed Razzaz, chef de la sécurité dans le secteur nord de Taëz, ainsi que ses deux gardes du corps ont péri dans une embuscade tendue par des combattants armés tribaux hostiles au régime, a précisé la source de sécurité.

En outre, sept personnes, quatre combattants tribaux armés et trois civils, ont été blessées dans une embuscade dans le quartier Charab al-Rona à Taëz, selon des témoins.

L'incident est survenu alors qu'une vive tension règne dans la ville de Taëz, l'une des premières à s'être soulevées contre le régime du président Ali Abdallah Saleh en janvier dernier.

Par ailleurs, sept civils ont été tués et 30 autres blessés, selon un nouveau bilan, dans le bombardement, par la Garde républicaine fidèle au président Saleh, de quartiers de Taëz après des affrontements armés avec des combattants de tribus ralliées à la contestation, selon des sources tribales.

Les heurts ont opposé pendant plusieurs heures des membres de la Garde républicaine aux combattants de tribus à Taëz, l'une des grandes villes du Yémen, à 270 km au sud-ouest de Sanaa, et un foyer du mouvement de contestation, ont-elles ajouté.

Ils ont été suivis de bombardements à l'artillerie lourde opérés par les partisans de M. Saleh contre les quartiers Al-Rawda et Osaifra dans le nord de Taëz, selon ces sources.

Parallèlement, les opposants à M. Saleh et ses partisans ont manifesté vendredi à Sanaa et dans plusieurs autres villes du pays.

Les contestataires manifestaient pour l'établissement d'un "Etat civil" au Yémen, après un appel controversé d'un religieux influent, cheikh Abdel Majid al-Zindani, à la mise en place d'"un Etat islamique" dans le pays.

Des dizaines de milliers de manifestants ont participé à la prière musulmane hebdomadaire sur la place de l'Université, épicentre des rassemblements hostiles au régime, avant de se disperser, selon un correspondant de l'AFP.

De leur côté, des dizaines de milliers de partisans du régime, ont appelé à des manifestations de "remerciements et de gratitude" au roi Abdallah d'Arabie saoudite, où M. Saleh est hospitalisé depuis le 4 juin après avoir été blessé dans une attaque contre son palais à Sanaa.

Le chef de l'Etat était apparu pour la première fois depuis son hospitalisation à la télévision le 7 juillet, le visage brûlé, recouvert de bandages, appelant au dialogue mais sans évoquer son retour au pays.