Eric Chevallier, ambassadeur de France en Syrie, s'est rendu jeudi dans la ville de Hama où la contestation au régime de Damas est durement réprimée par les forces de sécurité. L'ambassadeur américain s'est également rendu à Hama ce jour-là.
AFP - L'ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, s'est rendu jeudi dans la ville de Hama, centre actuel de la contestation contre le régime de Bachar al-Assad, pour témoigner de "l'engagement de la France aux côté des victimes", a annoncé vendredi Paris.
"L'ambassadeur de France en Syrie s'est effectivement rendu à Hama hier. Eric Chevallier s'est rendu notamment dans l'un des principaux hôpitaux de la ville où il a rencontré les équipes médicales, des blessés et leurs familles", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.
"Il y est allé pour manifester l'engagement de la France aux côtés des victimes, de la population civile", a précisé le porte-parole. "La France rappelle sa préoccupation concernant le sort des habitants de la ville de Hama et sa condamnation des violences exercées en Syrie par les autorités contre les manifestants et la population civile", a ajouté Bernard Valero.
Jeudi, le département d'Etat américain avait fait savoir que l'ambassadeur des Etats-Unis en Syrie, Robert Ford, s'était lui aussi rendu à Hama, s'attirant une vive réplique des autorités syriennes.
"La présence de l'ambassadeur américain à Hama sans autorisation préalable est une preuve claire de l'implication des Etats-Unis dans les évènements en cours et de leur tentative d'inciter à faire monter (la tension), ce qui nuit à la sécurité et à la stabilité en Syrie", a déclaré le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.
"La Syrie met en garde contre de tels comportements irresponsables, et affirme sa détermination à continuer de prendre toutes les mesures susceptibles de ramener le calme et la stabilité dans le pays", ajoute le ministère.
Plus de 150.000 manifestants se trouvaient encore vendredi sur la place al-Assi à Hama, ont indiqué des militants des droits de l'Homme. La ville est depuis 1982 un symbole historique, après la répression d'une révolte du mouvement interdit des Frères musulmans contre le président Hafez al-Assad, père de Bachar, qui avait fait 20.000 morts.