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Flottille pour Gaza : le "Dignité" est en route vers l'enclave palestinienne

Le "Dignité", un navire français de la flottille pour Gaza, fait route vers l'enclave palestinienne après avoir échappé à la vigilance des autorités grecques. Toutes les autres embarcations de la flottille sont en revanche retenues à quai.

AFP - Un bateau français pro-palestinien était en route mardi vers Gaza alors que les militants participant à la flottille internationale voulant rallier le territoire palestinien ont protesté à Athènes contre l'interdiction de leur départ par les autorités grecques.

Ayant réussi à échapper aux autorités, le bateau français Dignité Al-Karama, seul de la flottille à n'avoir pas été officiellement répertorié comme allant vers Gaza, a appareillé d'un port grec après être arrivé de Corse (France) le week-end dernier.

"Quoi qu'il arrive, nous irons à Gaza", a déclaré mardi soir à l'AFP Julien Rivoire, militant à bord du bateau français, joint par téléphone satellitaire.

"J'espère bien que les autres bateaux de la flottille bloqués en Grèce nous rejoignent bientôt", a ajouté M. Rivoire, porte-parole des passagers du bateau, qui se trouve actuellement dans les eaux internationales.

Il s'agit d'une grosse vedette avec douze personnes à bord, dont Olivier Besancenot, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) français, et Nicole Kiil-Nielsen, eurodéputée de la formation écologiste Europe-Ecologie-Les Verts (EELV).

"Tout va bien à bord, ils continuent leur chemin en eaux internationales", a affirmé mardi soir Claude Léostic, l'une des organisatrices rentrée à Paris et qui s'est entretenue en soirée avec les militants.

"L'équipage et les passagers sont en forme et sont déterminés à continuer vers Gaza. Ils voguent lentement dans l'espoir que d'autres bateaux les rejoignent", a-t-elle précisé.

Sous la pression d'Israël, qui a menacé d'utiliser la force contre la flottille, les autorités grecques ont interdit depuis vendredi le départ de tout bateau pour Gaza, justifiant leur interdiction par la nécessité de "protéger les passagers".

"La campagne 'Un bateau français pour Gaza' demande à tous les citoyens en France d’apporter leur soutien aux passagers. Ils vont briser le blocus (...) au nom de toutes celles et ceux qui ont soutenu cette mobilisation, pour la justice et le droit", selon un communiqué des militants parvenu mardi à l'AFP.

Les autorités françaises ont, elles, réitéré mardi leur réprobation à l'égard du projet de flottille pour Gaza après l'annonce du départ du Dignité.

Le représentant des organisateurs grecs, Dimitris Plionis, a confirmé que l'objectif était que le bateau français "attende dans les eaux internationales d'être rejoint par les autres navires de la flottille".

"Nous sommes déterminés à poursuivre notre action" malgré l'interdiction des autorités grecques, a dit M. Plionis lors d'une conférence de presse à Athènes, précisant toutefois que seuls six bateaux, sur une dizaine au départ, restaient impliqués et bloqués en Grèce.

"Le gouvernement grec doit revenir sur sa décision illégale, qui va à l'encontre de la volonté des peuples et des sociétés dans plusieurs pays", a-t-il déclaré.

Parallèlement, quatre militants espagnols engagés dans l'opération ont entamé une occupation "symbolique" de l'ambassade d'Espagne à Athènes et pendu un drapeau palestinien à un des balcons du bâtiment.

Cette action vise à demander au gouvernement espagnol de faire pression sur Athènes pour autoriser le départ d'un bateau espagnol de la flottille, le Guernica, ancré à La Canée, en Crète (sud).

Mardi après-midi, un autre bateau gréco-suédois-norvégien, le Juliano, faisait des préparatifs pour quitter un port près d'Athènes. Les organisateurs se refusaient à en dire plus sur l'opération.

La police portuaire grecque avait arraisonné vendredi l'américain Audacity of Hope et lundi le canadien Tahrir alors qu'ils quittaient le premier le port du Pirée, le second le port crétois d'Aghios Nikolaos.

Le capitaine américain du premier bateau, arrêté vendredi, a été relâché mardi après avoir été déféré devant un procureur du Pirée.

Toutefois, selon une source judiciaire grecque, il est inculpé "d'exposition des passagers au danger" et un conseil judiciaire doit trancher prochainement s'il sera jugé en Grèce.

Un Australien et deux Canadiens, arrêtés eux lors de l'opération contre le Tahrir, ont été déférés mardi soir devant le parquet d'Aghios Nikolaos.

Tags: Grèce, Gaza,