Amnesty International estime que la répression des manifestations du mois de mai à Tel Kelakh s'apparente à un crime contre l'humanité pour lequel les forces de sécurité syriennes doivent être poursuivies. Amnesty demande à l'ONU de saisir la CPI.
REUTERS - Les forces de sécurité syriennes, responsables d'une répression sanglante dans la ville de Tel Kelakh en mai, doivent être poursuivies pour crimes contre l'humanité, estime Amnesty International, mercredi.
L'ONG appelle les Nations unies à saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour la mort de neuf personnes en captivité après leur arrestation dans cette localité proche de la frontière avec le Liban.
"Amnesty International considère que les crimes commis à Tel Kelakh sont des crimes contre l'humanité car ils apparaissent comme faisant partie d'une attaque de grande ampleur systématique contre la population civile", écrit l'organisation.
Amnesty relate une "opération sécuritaire dévastatrice" au cours de laquelle de nombreux hommes ont été arbitrairement arrêtés et torturés, y compris des personnes déjà blessées, en répression aux manifestations contre le président Bachar al Assad.
L'opération militaire à Tel Kelakh qui a duré quelques jours à la mi-mai a contraint des milliers de personnes à chercher refuge au Liban.
"Les récits que nous avons entendus de la part de témoins des événements à Tel Kelakh peignent un tableau profondément inquiétant d'abus systémiques ciblés pour écraser la dissidence", explique Philip Luther, directeur adjoint de l'ONG pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord.
"La plupart des crimes décrits dans ce rapport tombent sous le coup de la juridiction de la Cour pénale internationale. Mais le Conseil de sécurité de l'Onu doit au préalable soumettre la situation en Syrie au procureur de la cour".
Les militants syriens affirment que les forces gouvernementales ont tué plus de 1.300 civils depuis le début de la contestation il y a 14 semaines. Les autorités affirment de leur côté que 500 soldats et policiers ont été tués par des bandes armées qui seraient responsables de la mjorité des morts de civils, selon elles.
Amnesty précise que les manifestations qui ont provoqué la répression à Tel Kalakh étaient pacifiques à l'exception d'un incident survenu le 27 avril quand l'interpellation d'un dignitaire religieux a provoqué des violences qui ont coûté la vie à deux membres des forces de l'ordre.