
Durant son passage à Bercy, la nouvelle directrice du FMI s'est surtout attelée à élaborer les principales réformes économiques voulues par Nicolas Sarkozy. Son successeur devra gérer le coût social et financier en France de la crise économique.
Dans quel état Christine Lagarde laisse-t-elle l’économie française à son successeur ? Celle qui, le 5 juillet, prendra place dans le fauteuil de directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) fut, ces quatre dernières années, aux commandes de l'économie française. Une fonction dans laquelle celle-ci s’est surtout attelée à mettre en musique les promesses électorales de Nicolas Sarkozy et à gérer les conséquences de la crise économique mondiale au niveau international...
- 1er janvier 1956 : Naissance à Paris
- 1981 : Rejoint le bureau parisien du cabinet d’avocats Baker & McKenzie
- 1999 : Départ à Chicago, devient la présidente du comité exécutif de Baker et McKenzie
- 2002 : Le Wall Street Journal la classe cinquième femme d’affaires européenne
- 2005 : Ministre du Commerce extérieur du gouvernement de Dominique de Villepin
- 2007 : Ministre de l’Agriculture et de la Pêche
- 2007 : Ministre de l’Economie et de l’Emploi
- 25 mai 2011 : Se déclare candidate à la direction du FMI
- 28 juin 2011: Nommée directrice générale du FMI
Peu après sa nomination à Bercy, le 19 juin 2007, son nom a ainsi été associé à la loi "TEPA" (Travail, emploi et pouvoir d’achat). Le texte a été élaboré par Christine Lagarde conformément à la feuille de route remise par l’Élysée, qui lui demandait de "rendre le travail payant". Voté en août 2007, il sera très vite associé à une autre de ses mesures phares : la mise en place d'un "bouclier fiscal" perçu comme un cadeau fait par le gouvernement aux contribuables les plus riches. Même si ce dispositif devenu au fil des ans un boulet pour le président Sarkozy a été supprimé en mars dernier, Christine Lagarde a toutefois gagné dans son élaboration ses premiers galons de bon soldat de la Sarkozie : elle a su imposer et soutenir une réforme très critiquée.
L’autre grande réforme défendue par la ministre de l’Économie à la demande du chef de l’État est la loi de modernisation de l’économie (LME), adoptée en août 2008, instaurant le statut d’auto-entrepreneur, dont jouissent aujourd’hui près de 700 000 personnes.
Chef d'orchestre
En matière d'emploi, Christine Lagarde laisse à son successeur une situation tendue. Elle a notamment piloté, en janvier 2008, la fusion entre l’Unedic et l’ANPE pour créer un organe unique, Pôle emploi, à la fois en charge de l’accompagnement des chômeurs, du contrôle de leur recherche d’emploi et du versement de leurs allocations. Un rapprochement mal accueilli par les agents de cette nouvelle structure, qui estiment être surchargés de travail, notamment depuis la crise économique de 2008. En trois ans, en effet, près de 400 000 emplois ont été détruits en France, portant le taux de chômage à 9,7 % en 2010 contre 8,5 % auparavant.
Avec la crise de 2008, Christine Lagarde semble se détourner cependant de la scène hexagonale, Nicolas Sarkozy voulant en faire son bras économique à l’international. De sommets en réunions, elle y acquiert une stature qui l’a beaucoup aidé à devenir la patronne du FMI. À charge, donc, pour le nouveau ministre de l'Économie de réinvestir un terrain quelque peu délaissé par son prédécesseur où les défis sont légion.
Si la croissance est certes de retour en France, elle ne devrait en effet pas dépasser 2 % en 2011, alors qu’en Allemagne elle frôle le chiffre de 4 %. Quant au déficit budgétaire hexagonal, il reste également plus important que dans la majorité des autres pays européens. Il était ainsi de 7,1 % en 2010 contre 5,8 %,, en moyenne, dans la zone euro.