
Pour la République tchèque, les propos de Nicolas Sarkozy, qui s'est déclaré opposé à la délocalisation des usines des constructeurs français d'automobiles vers ce pays, représente une menace pour la ratification du traité de Lisbonne.
AFP - Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek estime lundi que le souhait du président français Nicolas Sarlozy d'arrêter en France les délocalisations de l'industrie automobile et de "si possible" relocaliser était une menace pour la ratification du traité européen de Lisbonne.
"Si quelqu'un voulait vraiment compromettre la ratification du Traité de Lisbonne, il ne pouvait pas choisir un meilleur prétexte et un meilleur moment", a estimé Mirek Topolanek dans le quotidien tchèque Hospodarske à paraître lundi et disponible dimanche sur le site internet du journal.
"Je ne veux pas être alarmiste, et je voterai en faveur (du traité) de Lisbonne, mais il y a un grand pays qui prend des décisions qui va affecter nos vies", a-t-il indiqué dans un entretien au quotidien.
La République Tchèque, qui préside jusqu'au 1er juillet 2009 l'Union européenne, est le dernier Etat de l'UE à ne pas avoir ratifié par la voie parlementaire ou par référendum ce texte destiné à consolider l'Union européenne.
Les opposants au traité de Lisbonne en République Tchèque, conduits par l'eurosceptique président Vaclav Klaus, craignent que le pays ne perde une partie de sa souveraineté en cas d'entrée en vigueur du traité de Lisbonne.
Le président Sarkozy avait notamment déclaré, le 5 février au cours d'un entretien télévisé vouloir "qu'on arrête les délocalisations et que si possible on relocalise".
"Qu'on crée une usine Renault en Inde pour vendre des Renault aux Indiens est justifié, mais qu'on crée une usine en Tchéquie pour vendre des voitures en France, ce n'est pas justifié", avait estimé le président français.
"Ce que Nicolas Sarkozy a dit était incroyable" a estimé le Premier ministre tchèque dont le pays abrite, à 70 kilomètres de Prague, une usine de voitures détenue par le Français PSA-Peugeot Citroën et le Japonais Toyota et qui a produit 324.000 véhicules en 2008.