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PSG : "Les Qataris ne doivent pas tuer le marché"

Nouvelle acquisition du fonds souverain du Qatar, le Paris-Saint-Germain a, selon l'ancien parisien et ex-international camerounais, Patrick Mboma, la possibilité de changer en profondeur. Mais gare à la tentation de vouloir tout s'offrir.

D’ici quelques jours, le fonds souverain du Qatar devrait officialiser son entrée dans le capital du Paris-Saint-Germain (PSG). L'occasion pour l'émirat de lever le voile sur ses réelles intentions. Car si son ambition demeure celle de remporter le championnat la saison prochaine et de bientôt titiller les cadors européens en Ligue des champions, rien - ou presque - ne permet de dire quelle sera la stratégie du club de la capitale française. Pour l’heure, seules l’acquisition de l’attaquant lorientais Kévin Gameiro et du gardien rennais Nicolas Douchez ainsi que l’imminente arrivée du Brésilien Leonardo au poste de directeur sportif sont assurées.

Malgré un budget illimité, le richissime Qatar a besoin de nouer des contacts dans le monde du football pour espérer faire du PSG sa vitrine et sa tête de pont en Europe dans l'optique de la Coupe du monde qu'il accueillera en 2022. Pour cela, les nouveaux propriétaires sont prêts à donner carte blanche à Leonardo, quitte à chambouler l’ordre établi en se débarrassant de Robin Leproux et Antoine Kombouaré, actuels président et entraîneur. Côté recrutement, l’argent ne devrait pas manquer. Certains médias, comme Le Parisien et L’Équipe, parlent d'une enveloppe de 150 millions d’euros, alimentant un peu plus les rumeurs d’acquisitions pour le moins fantasques. Aussi sont-ils régulièrement annoncés les joueurs brésiliens Lucas, Ganso, Neymar, Kaka (Ballon d’or 2007), l'entraîneur portugais José Mourinho et l'Italien Carlo Ancelotti...

"Paris reprend du temps sur le temps"

Ex-joueur parisien et ancienne gloire de la sélection camerounaise, Patrick Mboma fait confiance à Leonardo, son partenaire au PSG en 1996, mais émet des réserves sur l'arrivée massive de capitaux dans le football français. "Lorsque le nouvel investisseur débute avec les signatures de [Kévin] Gameiro ou de Leonardo, il nous indique clairement que les choses vont bouger, explique-t-il à France24.com. Ainsi, j'estime que Paris reprend du temps sur le temps. Il est évident que cette capitale possède un attrait évident. Toutefois, le danger serait que les Qataris tuent le marché en 'surpayant' tout. Mais un minimum de patience est requis. Il me semble évident que 'Leo' a expliqué cela aux nouveaux actionnaires."

Concernant Leonardo, l’ex-attaquant des Lions Indomptables (56 sélections, 33 buts) garde le souvenir d’un joueur "beau gosse et élégant" et surtout "intelligent". "Je me souviens qu'un jour, en fin d'entraînement, il a décroché son portable dans le vestiaire et dit : 'Allo...', 'yes...' puis 'moshi moshi' lorsqu'il découvrit enfin que son interlocuteur était japonais ! Impressionnant, ce polyglotte a appris le français en quelques semaines."

Lorsqu’on lui demande son opinion sur les capacités de Leonardo à endosser le rôle de directeur sportif du PSG, Patrick Mboma ne tarit pas d'éloge sur son ancien coéquipier. "Son arrivée à Paris me semble être une aubaine. Malgré son relatif jeune âge [41 ans], il possède un 'background' de joueur, entraîneur et dirigeant venu des plus grandes 'enseignes'. Son activité s'est développée sur trois continents et son carnet d'adresses ainsi que le respect qu'il inspire aux acteurs du monde du football rassurent." À quand l'heure de l'action ?