
Des hommes armés ont attaqué un bâtiment des autorités de la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, une région instable en proie aux menaces des djihadistes proches d'Al-Qaïda. L'attaque a fait au moins sept morts et une vingtaine de blessés.
AFP - Sept personnes ont été tuées et 17 blessées mardi matin dans un assaut, commis selon des procédés s'apparentant à ceux d'Al-Qaïda, à Baqouba contre le siège du gouvernorat de la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, ont indiqué des sources de sécurité irakiennes.
Des dizaines d'insurgés munis d'armes automatiques sont à l'intérieur du bâtiment avec des otages, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Ils ont choisi cette date car la réunion du conseil provincial a lieu chaque mardi.
"Nous avons dénombré pour le moment sept tués et 17 blessés dans l'attaque ce matin contre le siège du gouvernorat", a affirmé une source au commandement des opérations de la province. Ce chiffre a été confirmé par Ahmad Alwan, de l'hôpital général de Baqouba.
Des hélicoptères tirent sur le bâtiment alors que les forces de sécurité irakiennes encerclent le bâtiment, a-t-il ajouté.
Les insurgés ont d'abord fait sauter vers 09H30 (06H30 GMT) deux voitures piégées contre le mur d'enceinte afin de pénétrer dans les lieux puis deux d'entre eux se sont fait exploser à l'intérieur du bâtiment, a précisé cette source.
Le siège du gouvernorat se trouve à Baqouba, à 60 km au nord-est de Bagdad.
La province agricole de Diyala, à majorité sunnite mais avec une importante communauté chiite ainsi que des Kurdes, compte 1,5 million d'habitants. Elle reste une des plus violentes régions d'Irak et fut longtemps jusqu'en 2008 un bastion d'Al-Qaïda, qui malgré ses revers demeure encore très actif.
Le gouverneur est un sunnite appartenant au Front de la Concorde alors que le vice-gouverneur appartient au mouvement chiite du Conseil suprême islamique d'Irak.
De nombreuses fosses communes datant de la guerre confessionnelle entre sunnites et chiites durant les années 2006 et 2007 ont été découvertes ces dernières années.
Les attaques sont en hausse depuis le début de l'année, selon la compagnie de sécurité AKE. Il y a eu en moyenne dix incidents violents par jour en moyenne en mai contre quatre ou cinq en janvier.
La violence en Irak est en baisse par rapport aux années 2006 et 2007 mais n'a pas pour autant disparu. Il y a eu 177 tués en mai, selon les chiffres officiels.
Une attaque du même type avait déjà eu lieu le 29 mars contre le conseil provincial de Salaheddine et avait fait au moins 58 morts.
Les hommes armés, qui étaient équipés de vestes explosives, avaient pris le contrôle de l'édifice du centre de Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad, à la faveur de la panique provoquée par un premier attentat suicide devant le bâtiment.