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Les députés UMP se rebiffent contre la suppression des panneaux signalant des radars

Le durcissement de la politique en matière de sécurité routière prend un tour singulier. 70 députés UMP ont adressé à François Fillon une lettre dénonçant la "profonde exaspération" des Français devant des décisions prises sans concertation.

REUTERS - La polémique sur la suppression en France des panneaux signalant les radars fixes tourne à l'affrontement direct entre François Fillon et les députés UMP, qui furent longtemps son principal soutien.

"Nous n'avons pas de dialogue avec le Premier ministre", a déploré mardi Philippe Meunier, député UMP du Rhône, sur Europe 1.

Le député de la Droite populaire, aile droite de l'UMP, s'exprimait peu avant une nouvelle réunion, qui s'annonce houleuse, entre le chef du gouvernement et les parlementaires du parti majoritaire.

"Nous allons tout mettre en oeuvre pour instaurer ce dialogue et trouver un compromis", a-t-il ajouté. "Il faut sortir par le haut de cette affaire-là, qui peut en effet entraîner une crise politique au sein de la majorité."

Plus de 70 députés UMP ont adressé lundi une lettre de protestation au Premier ministre dans laquelle ils font part de la "profonde exaspération" des Français contre les dernières mesures annoncées par le gouvernement pour lutter contre la hausse de la mortalité routière.

Pas question cependant pour le gouvernement de reculer, a répété mardi François Baroin.

"La lutte contre l'insécurité routière est et demeure depuis 2002 une grande cause nationale et rien, je dis bien rien, ne saurait justifier un relâchement de l'effort en matière de rigueur, de prévention bien sûr, mais aussi de répression", a dit le porte-parole du gouvernement sur Europe 1.

"Rien ne nous éloignera de cette volonté d'atteindre les objectifs que le président de la République a fixés", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, n'a pas voulu trancher, prônant à la fois la fermeté dans l'action gouvernementale et le débat avec les parlementaires mécontents.

"L'augmentation du nombre de morts sur la route commande une réaction très forte des pouvoirs publics", a-t-il dit sur France Info. "Je souhaite que les choses s'apaisent", a-t-il ajouté. "Il faut laisser la liberté de débat, comme dans d'autres domaines. En revanche, au moment où on prend la décision, on la prend."

Le nombre de morts sur les routes françaises a augmenté de près de 20% en avril par rapport au même mois en 2010, avec 355 décès. Les accidents de la route tuent environ 4.000 personnes chaque année en France.