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Paris et Londres envoient des hélicoptères en renfort contre le régime de Tripoli

Les autorités françaises ont indiqué que des porte-hélicoptères français et britanniques faisaient route vers les côtes libyennes. Objectif : frapper plus précisément les cibles militaires et accentuer la pression sur le colonel Kadhafi.

AFP - La France et la Grande-Bretagne, visiblement décidées à accentuer la pression sur le colonel Mouammar Kadhafi deux mois après le début des opérations militaires en Libye, vont y envoyer des hélicoptères de combat, ont indiqué lundi les autorités françaises.

Des porte-hélicoptères français et britannique, le Tonnerre et le HMS Ocean, ont été dépêchés au large des côtes libyennes, a déclaré à Bruxelles le ministre français de la Défense Gérard Longuet, en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.

Alors que "l'étau" des forces kadhafistes "s'est desserré autour de Misrata", après des mois de siège, selon les mots de M. Longuet, l'opération de la coalition internationale, lancée le 19 mars et placée depuis le début avril sous commandement Otan, va prendre une nouvelle tournure avec l'intervention des hélicoptères de combat.

Peu auparavant, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, également à Bruxelles, a fait état de la volonté de Paris d'envoyer des hélicoptères en Libye permettant "de mieux adapter nos capacités de frappes au sol avec des moyens de frappe plus précis".

Il confirmait ainsi une information du quotidien français Le Figaro.

"Les Britanniques, qui ont des moyens comparables aux nôtres, vont aussi s'engager" dans cette voie du déploiement d'hélicoptères dans la région, a précisé M. Longuet à des journalistes, qui l'interrogeaient sur les pays qui allaient imiter la France.

"Vous avez parlé de la Grande-Bretagne et du (navire porte-hélicoptère de la marine britannique) HMS Ocean, vous avez vous-mêmes apporté la réponse", a ajouté le ministre français de la Défense.

"+The sooner the better+ (le plus tôt sera le mieux, NDLR), c'est ce que pensent les Anglais, c'est ce dont nous venons de discuter avec mon collègue britannique", Gerald Howarth, secrétaire d'Etat à la stratégie pour la sécurité internationale, a-t-il encore dit.

 Outre des hélicoptères légers comme le Lynx, le HMS Ocean pour ce genre de mission est susceptible d'embarquer des hélicoptères de combat Apache, de fabrication américaine.

Selon Le Figaro, 12 hélicoptères de combat ont été embarqués à bord du Tonnerre parti jeudi de Toulon (Sud de la France) pour être engagés dans les combats contre les forces libyennes.

M. Longuet, sans en donner le nombre, s'est borné à indiquer qu'il s'agirait "essentiellement" d'appareils de type Gazelle, ainsi que de quelques Tigre, plus puissants et plus récents.

A Londres, une porte-parole du gouvernement s'est refusée à tout commentaire à propos des déclarations du ministre français. "Nous n'avons pas pour habitude de parler de nouvelles missions avant qu'elles n'aient démarré", a-t-elle dit laconiquement.

M. Longuet a assuré qu'en envoyant des hélicoptères "nous sommes très clairement dans la prolongation de la résolution 1973" de l'ONU autorisant l'intervention en Libye, "qui consiste à neutraliser les forces de Kadhafi lorsqu'elles menacent les civils".

"L'intervention aérienne est décisive mais elle ne permet pas de traiter tous les objectifs, notamment la logistique de proximité, comme les batteries, les camions-citerne ou de munitions", a argumenté le ministre, "surtout quand ces moyens sont employés dans des milieux urbains, où ils circulent dans des conditions qui nous conduiraient à prendre des risques de dommages collatéraux".

Il s'est refusé cependant à confirmer toute présence de forces spéciales françaises dans la zone, que ce soit en Libye, particulièrement à Misrata (ouest) comme le bruit en avait couru, ni même à bord du Tonnerre.