L'envoyé spécial de l'ONU, Adbel-Elah al-Khatib, a été reçu dimanche à Tripoli où il s'est rendu afin de "mieux comprendre la situation politique". Le régime a dénoncé à cette occasion des "abus et violations" commises par l'Otan dans le pays.
AFP - Le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Al-Obeidi a reçu dimanche à Tripoli l'envoyé spécial de l'ONU Adbel-Elah al-Khatib et l'a "informé de l'étendue des abus et de violations graves" commises par l'Otan en Libye, a rapporté l'agence libyenne Jana.
M. Al-Obeidi a "informé l'envoyé du secrétaire général de l'ONU de l'étendue des abus et des violations graves commises par l'Otan contre le peuple libyen, en bombardant des cibles civiles et des zones habitées dans différentes villes libyennes".
Il a déploré par ailleurs des victimes "civiles" et a dénoncé une "tentative d'assassinat" du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi dont la résidence de Bab Al-Aziziya a été bombardée à plusieurs reprises depuis quelques semaines.
M. Al-Obeidi a regretté également la mort d'un des fils du colonel Kadhafi, Seif Al-Arab dans un raid sur Bab Al-Aziziya.
Le plus jeune fils du dirigeant libyen a été tué fin avril dans un raid aérien des forces de l'OTAN. Trois des petits-fils du colonel Kadhafi ont aussi été tués dans l'attaque, selon le régime qui avait affirmé que le colonel Kadhafi et sa femme avaient échappé de peu à la frappe menée dans un quartier résidentiel de Tripoli. Ils se trouvaient dans la demeure de leur fils qui a été lourdement endommagée.
Le ministre libyen des Affaires étrangères a qualifié par ailleurs de "crime" commis par l'Otan un bombardement à Brega (est) dans lequel, selon le régime, 11 imams et dignitaires religieux ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi et 50 personnes blessées.
Toujours selon l'agence Jana, M. Al-Obeidi a exprimé sa "ferme condamnation" du "siège maritime" imposé à la Libye, empêchant l'arrivée de produits de premières nécessité, selon lui, comme le carburant, les médicaments et les produits alimentaires.
M. Khatib est arrivé d'Athènes, où il a eu samedi soir des entretiens sur la crise libyenne, il a expliqué que sa visite allait lui "permettre de mieux comprendre la situation politique et d'avancer sur cette affaire".
Sa visite a été décidée le 10 mai par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait jugé après des entretiens avec les autorités libyennes qu'il fallait poursuivre le dialogue politique.