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Dominique Strauss-Kahn inculpé à New York pour agression sexuelle

Le directeur général du FMI, qui nie les faits, est inculpé par le parquet de New York pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration d'une employée d'hôtel. La victime présumée l'a formellement identifié dans un commissariat de Harlem.

DSK plaidera non coupable

Dominique Strauss-Kahn, qui fait l'objet d'une plainte pour agression sexuelle, plaidera non coupable", annonce l'avocat Benjamin Brafman chargé de le représenter, dans un courrier électronique adressé à Reuters.

Séisme politique français aux États-Unis. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), le Français Dominique Strauss-Kahn, a été formellement inculpé dimanche  d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration par le parquet de New York. Les faits reprochés se seraient déroulés samedi dans un hôtel de la chaîne française Sofitel, à Times Square. Une femme de chambre de l’établissement, après avoir déposé plainte contre lui, a été conduite par le service des urgences médicales à l'hôpital Roosevelt où elle a été soignée pour des blessures superficielles.

Interpellé à l’aéroport

Selon la police, Dominique Strauss-Kahn serait sorti nu de la salle de bains de sa chambre d'hôtel, avant de rejoindre l'employée dans le séjour où elle se trouvait et l'aurait forcée à gagner la chambre où il aurait tenté de la violer. La jeune femme a raconté s'être débattue, mais l’homme politique l'aurait alors entraînée vers la salle de bains et aurait tenté de l'agresser sexuellement. Il aurait également tenté d'empêcher sa fuite en fermant la porte de la chambre à clé.

Après être parvenue à se dégager, elle a donné l'alerte provoquant ce qui ressemble à un départ précipité de Dominique Strauss-Kahn, qui aurait abandonné son téléphone portable et ses effets personnels.

L'ancien ministre de l'Économie, personnalité socialiste en tête des sondages pour la présidentielle de 2012, s'est vu finalement interpellé à l'aéroport de New York. Il a été débarqué samedi d'un vol Air France à destination de Paris quelques minutes avant le décollage. Détenu dans un commissariat du quartier de Harlem, "DSK" devrait être présenté à un juge dans la journée, selon Paul Browne, porte-parole de la police de New York. Il a précisé que l’ex-ministre socialiste ne bénéficiait pas de l'immunité diplomatique en tant que patron du FMI.

Avenir politique compromis

Le patron du FMI nie tous les faits qui lui sont reprochés et va plaider non coupable, a toutefois indiqué à l'AFP son avocat à Washington, William Taylor. Dans un communiqué dimanche, le FMI a signalé de son côté que l'institution restait "pleinement opérationnelle" tout en refusant de commenter l'affaire.

Par ailleurs, DSK a reçu samedi soir la visite d'un diplomate français, dans le cadre de la "protection consulaire" que la France octroie à tous ses ressortissants, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, à Paris. "Nous sommes et restons en contact étroit avec le FMI et les autorités américaines", a-t-il ajouté, sans plus de commentaire.

Cette affaire vient assombrir le destin politique de cet économiste reconnu, dont la candidature à la présidentielle française de 2012 était pressentie par les analystes politiques. Il n'a pas encore fait acte de candidature à la primaire socialiste qui se déroulera en octobre. "Si les faits sont confirmés, sa candidature devient extrêmement compliquée, voire impossible", explique Roselyne Fèbvre, spécialiste de politique française à FRANCE 24. De son côté, Michel Taubmann, auteur de la biographie "Le roman vrai de Dominique Strauss-Kahn", appelle à l’extrême prudence sur l’antenne de FRANCE 24. Il affirme que le parton du FMI est "un séducteur, mais n’a rien du profil du violeur".

En 2008, DSK avait déjà été associé à un scandale sexuel. Sa position à la tête du FMI, qu’il dirige depuis 2007, avait été fragilisée à la suite de la révélation d'une relation extra-conjugale qu’il aurait entretenue avec une ancienne responsable du département Afrique de l’institution, Piroska Nagy. Une enquête interne avait conclu à l'absence d'"abus hiérarchique", mais DSK avait présenté des excuses publiques en reconnaissant "une erreur de jugement".