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Une enquête internationale s'est penchée sur les violences interethniques qui ont déchiré le sud du Kirghizstan, en juin dernier, et accuse les autorités kirghizes de ne pas avoir protégé les civils. Le conflit a fait 470 morts.

AFP - Les autorités kirghizes sont responsables des violences interethniques entre Kirghiz et minorité ouzbèke dans le sud du pays en juin dernier, a annoncé mardi la commission d'enquête internationale qui a établi un bilan de 470 morts.

Après le soulèvement populaire en avril qui a renversé le président Kourmanbek Bakiev, remplacé par un gouvernement provisoire, "un vide de pouvoir et les rivalités politiques, la fragilité des institutions (...) ont encouragé le nationalisme ethnique", selon ce rapport présenté à Bichkek par le Finlandais Kimmo Kiljunen qui a mené la commission.

"Le devoir fondamental de tout gouvernement est malgré tout de protéger les civils, une obligation qui n'a pas été respectée dans le sud du Kirghizstan en juin dernier", a déclaré M. Kiljunen, le vice-président de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE.

"Si les militaires avaient été correctement déployés et reçu des instructions appropriées, ils auraient pu prévenir ou arrêter les violences", selon ce rapport.

Le conflit a fait "quelque 470 morts et des milliers de blessés, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées sans parler des dégâts aux biens, principalement ceux de (la minorité) ouzbèke", selon le rapport basé sur 750 témoignages, 700 documents, 5.000 photos et 1.000 vidéos.

La présidente Rosa Otounbaïeva avait auparavant estimé que le nombre des morts dans ces violences pourrait atteindre 2.000 personnes.

Après les violences de juin, "les arrestations, enquêtes criminelles et les procès ont concerné en premier lieu et de manière sélective la minorité ouzbèke", selon le rapport.

"Des tortures ont été commises dans des centres de détention par les autorités", selon la même source.