![Le gouvernement de Gaston Tong Sang en sursis Le gouvernement de Gaston Tong Sang en sursis](/data/posts/2022/07/14/1657810849_Le-gouvernement-de-Gaston-Tong-Sang-en-sursis.jpg)
Au pouvoir depuis moins d'un an, le gouvernement de Gaston Tong Sang pourrait être renversé par une motion de défiance déposée à l'assemblée du territoire. Depuis 2004, sept gouvernements se sont succédé à la tête de l'archipel.
AFP - Le gouvernement de Polynésie française dirigé par l'autonomiste Gaston Tong Sang devrait être renversé la semaine prochaine, moins d'un an après son arrivée au pouvoir, dernier avatar des soubresauts politiques dans l'archipel du Pacifique.
Une motion de défiance a été déposée à l'assemblée du territoire mercredi soir, proposant la candidature du leader indépendantiste Oscar Temaru à la présidence de la Polynésie française. Le vote aura lieu le 11 février.
Depuis deux mois, la majorité de M. Tong Sang, déjà fragile, avait été affaiblie par le départ de quatre représentants. Les trois leaders d’opposition, le président de l'Assemblée, l'indépendantiste Oscar Temaru, le sénateur Gaston Flosse (DVD, ex-UMP) et l'autonomiste Jean-Christophe Bouissou contrôlent actuellement 31 sièges sur 57 à l'assemblée.
C'est en quittant fin janvier avec deux autres élus la coalition To tatou Ai'a de M. Tong Sang que M. Bouissou avait donné le coup de grâce au pouvoir en place depuis avril 2008.
M. Tong Sang avait alors proposé en vain un gouvernement d’union, rencontrant M. Temaru pour rappeler leur proposition commune de "retourner aux urnes, et d’élire le président de la Polynésie au suffrage universel".
Actuellement, il est élu par les représentants à l’Assemblée où les nombreux changements d’alliances ont généré une telle instabilité que sept gouvernements se sont succédé depuis 2004.
MM. Flosse, longtemps homme fort du territoire, et Temaru avaient opéré en 2007 un spectaculaire rapprochement après s'être combattus pendant des années. Ils avaient uni leurs forces en février 2008, après des élections territoriales organisées avec un nouveau mode de scrutin sensé ramener la stabilité.
M. Flosse était devenu président du "Pays" et M. Temaru de l'Assemblée. Mais dès avril, à la faveur de changements d'alliances de quelques élus, une motion de défiance était votée et M. Tong Sang porté au pouvoir.
Samedi dernier, après la défection de M. Bouissou, M. Temaru a créé la surprise en déposant sa candidature à la présidence du "Pays", alors que des informations concordantes circulaient sur des négociations prévoyant le retour de Gaston Flosse à ce poste et le maintien de M. Temaru à la tête de l'Assemblée.
Mardi, M. Flosse avait lui aussi annoncé qu'il serait candidat... avant de se rallier à la candidature Temaru mercredi.
"C'est un défi, car les temps qui viennent vont être très difficiles, et je veux remercier Gaston Flosse, qui a accepté que je sois candidat", a déclaré Oscar Temaru à l'AFP à l'issue d'une réunion des parties prenantes de la motion de défiance.
Gaston Flosse, lui, ne s'est pas exprimé devant la presse. Mais Edouard Fritch, numéro deux de son parti, "le Tahoeraa", assure qu'il "n'a rien perdu dans cette affaire".
Selon les accords de la nouvelle majorité, Oscar Temaru cèdera son siège de président de l'Assemblée à Edouard Fritch... par ailleurs gendre de M. Flosse.
Reste à deviner la viabilité de la nouvelle coalition, et la réaction du gouvernement, qui s'était félicité de l'arrivée au pouvoir de M. Tong Sang, au retour d'un président indépendantiste.