"L'enquête" de Tom Tykwer avec Clive Owen et Naomi Watts, a inauguré jeudi soir, le 59e Festival du film de Berlin. Le film est inspiré de la faillite de la banque BCCI, qui avait ruiné 6 000 épargnants, en 1991, à Londres.
AFP - La 59e Berlinale démarre jeudi soir en plongeant dans les eaux troubles de la finance internationale avec "L'Enquête", un thriller hollywoodien à gros budget tourné à New York, Berlin, Milan et Istanbul, qui dénonce les crimes commis par une puissante institution bancaire.
Le festival (5-15 février), où 18 films du monde entier vont se disputer le prestigieux Ours d'or, est lancé à 18H00 GMT avec la projection de ce long métrage en avant-première mondiale hors compétition, au palais de la Berlinale.
Si sa star féminine Naomi Watts est absente du fait de la naissance récente de son second enfant, selon les organisateurs, en revanche le Britannique Clive Owen et l'Allemand Tom Tykwer - réalisateur de "Cours, Lola, cours" ou "Le Parfum", d'après le roman de Patrick Süskind - sont venus défendre le film.
"Je ne dis pas que les banques représentent le mal, ce serait stupide, au contraire ce sont des institutions intelligentes. Mais le film montre des banques très particulières, très corrompues, dirigées par des gens monstrueux", a expliqué Tykwer à la presse.
Inspiré de la faillite de la Bank of Credit and Commerce International qui avait fait scandale à la City de Londres en 1991, ce thriller tente de montrer les connexions entre l'univers feutré de la planète financière et le crime.
Dans des immeubles de verre et d'acier, des hommes en complet gris entourés de gardes du corps à oreillette projettent à demi-mots des coups d'Etat, des ventes d'armes, des guerres et des assassinats tout autour du globe.
Clive Owen y campe Louis Salinger, un agent d'Interpol parti sur les traces de la banque criminelle, au fil d'un scénario aux ficelles parfois grossières.
Si Tom Tykwer remplit le cahier des charges en matière de spectaculaires scènes d'action - course-poursuites dans les rues, sur les toits, fusillades au cours desquelles les jugulaires saignent abondamment... - il peine à dépeindre la complexité d'une intrigue aux retombées politico-financières.
Par leur naïveté, certains dialogues ont déclenché le rire lors de la projection de presse où "L'Enquête", dont le titre original est "The international", a recueilli de brefs applaudissements mêlés de sifflets.
Pour le directeur du festival Dieter Kosslick, le dernier film de Tom Tykwer qui avait déjà lancé la Berlinale en 2002 avec "Heaven" est "presque devenu un documentaire" sur la crise financière actuelle.
Vendredi, le tapis rouge accueille les stars Kate Winslet et Ralph Fiennes pour l'adaptation à l'écran du roman de Bernhard Schlink "The reader" par le cinéaste Stephen Daldry, l'auteur de "The Hours".
François Ozon est le premier des trois Français à entrer dans la compétition avec "Ricky", le curieux portrait d'un bébé ailé, aux allures de conte réalistico-fantastique.
Samedi ce sera le tour de Bertrand Tavernier avec son polar en anglais tourné en Louisiane, "Dans la brume électrique" avec Tommy Lee Jones, d'après un polar de James Lee Burke. Mardi Rachid Bouchareb montrera "London River", inspiré des attentats à Londres en 2005.
Parmi les plus attendus des films de cette Berlinale 2009 figurent "Chéri" avec Michelle Pfeiffer où le Britannique Stephen Frears adapte le roman éponyme de Colette.
Mis à part les vétérans Costa-Gavras, Theo Angelopoulos ou Andrzej Wajda, cette Berlinale met l'accent sur de nouveaux talents : l'Iranien Asghar Farhadi ("A propos d'Elly"), l'Argentin Adrian Biniez ("Gigante") l'Israélien Oren Moverman ("The messenger") ou la Péruvienne Claudia Llosa ("La teta asustada").