
Des policiers examinent une voiture après un attentat-suicide à Islamabad, le 11 novembre 2025 au Pakistan. © Farooq Naeem, AFP
Une forte explosion et des scènes de chaos. Un attentat-suicide devant un tribunal d'Islamabad a fait au moins 12 morts, mardi 11 novembre, dans la capitale du Pakistan, selon le ministre de l'Intérieur.
L'attentat, qui n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, survient sur fond de fortes tensions régionales, avec l'Afghanistan et avec l'Inde, deux pays voisins.
"A 12 h 39 (7 h 39 GMT) un attentat-suicide s'est produit à Kachehri", où se trouve le tribunal, a indiqué sur les lieux le ministre, Mohsin Naqvi, faisant état de "12 morts et d'environ 27 blessés".
D'après lui, l'assaillant a attendu à l'extérieur du tribunal avant de déclencher son engin explosif près d'une voiture de police.
"Nous essayons de l'identifier et de déterminer d'où il vient", a déclaré Mohsin Naqvi à des journalistes sur place.
"Alors que je garais ma voiture et que j'entrais dans le complexe (...), j'ai entendu une forte détonation à l'entrée", a déclaré l'avocat Roustam Malik.
"C'était un chaos total, les avocats et les gens couraient à l'intérieur du complexe. J'ai vu deux corps gisant près de la porte et plusieurs voitures étaient en feu," a ajouté l'avocat, l'un des témoins qui s'est exprimé auprès de l'AFP.
Les forces de sécurité ont bouclé le secteur, qui abrite plusieurs bureaux du gouvernement.
"C'était une explosion énorme", a rapporté Mohammed Shahzad Butt, un autre avocat. "Tout le monde a commencé à entrer (dans le bâtiment) en panique. J'ai vu au moins cinq corps étendus devant la porte d'entrée", a-t-il ajouté.
Contexte régional tendu
Islamabad, la capitale, est considérée comme une ville plutôt sûre par rapport au reste du pays, la dernière attaque en date y ayant eu lieu en décembre 2022.
Le Pakistan est confronté à une résurgence d'attaques, qu'il attribue notamment à des groupes armés qui se cachent, selon lui, sur le sol afghan.
Le ministre de l'Intérieur a noté que l'attentat-suicide d'Islamabad s'était produit après une attaque dans la région de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest, frontalière de l'Afghanistan) lundi soir.
"Trois personnes sont mortes dans cette attaque, l'assaillant était afghan", a déclaré le ministre mardi, accusant "l'Afghanistan d'être directement impliqué".
Le Pakistan et l'Afghanistan se sont affrontés à la mi-octobre avec une intensité rare, à leur frontière principalement, mais la confrontation avait débordé jusqu'à Kaboul où ont eu lieu des explosions.
Plus de 70 personnes avaient été tuées parmi lesquelles une cinquantaine de civils afghans, selon l'ONU.
Les deux pays ont approuvé une trêve, fragile, dont ils ne sont pas parvenus à préciser les contours lors de plusieurs cycles de négociations.
Chacun a imputé la responsabilité à l'autre dans l'échec de ces discussions, qui ont pris fin la semaine dernière.
Les tensions sont également fortes avec l'Inde, autre pays voisin et ennemi historique, depuis une guerre éclair en mai qui avait fait plus de 70 morts dans les deux camps, jusqu'à un cessez-le-feu.
Lundi, New Delhi a aussi été le théâtre d'une explosion, qui a fait huit morts.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, l'a qualifié de "complot" mais la police n'a évoqué aucune cause pour expliquer la déflagration.
Avec AFP
