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John McCain demande "davantage d'implication américaine" en Libye

De passage à Paris après une visite la semaine dernière à Benghazi, où il a rencontré les rebelles libyens, le sénateur républicain et ex-candidat la présidentielle américaine John McCain a accordé un entretien exclusif à FRANCE 24.

Concernant l’intervention de l’Otan en Libye, le sénateur républicain John McCain se dit "très reconnaissant que le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron aient pris le leadership". Sans cela, "les forces du président libyen Mouammar Kadhafi, aux portes de Benghazi, auraient pu faire un massacre terrible."

Le sénateur, qui s’est rendu à l’hôpital de Benghazi, dit "avoir vu des jeunes mourir de blessures terribles". Il souhaite que les Etats-Unis fassent "tout ce qui est possible pour éviter que Kadhafi ne tue d’autres jeunes Libyens qui se sacrifient pour leur liberté." Pour éviter l’enlisement, le sénateur américain estime qu’il faut "former et équiper les rebelles", qu’il aime appeler "forces de libération". "Ils ont besoin de moyens de communication, d'armes et de bien d'autres choses. Mais Kadhafi est un militaire de troisième rang, il n'a pas non plus le soutien de la population libyenne en raison de la dictature qu’il a mise en place pendant plusieurs années, donc je suis confiant : ils peuvent le renverser." 

"La force aérienne américaine pourrait avoir un effet bénéfique en Libye"

Mais John McCain, qui salue l’envoi de drones américains au-dessus de la Libye, aimerait aussi "voir plus d’implication américaine", tout en se tenant à la résolution de l’ONU et à la position de la France de ne pas envoyer de troupes au sol. "Je pense que la force aérienne américaine pourrait avoir un effet bénéfique. Je crois aussi que le peuple américain soutiendra le combat des Libyens tant que nous n'envoyons pas de troupes au sol. Leur combat est le nôtre." 

Interrogé sur la situation en Syrie, John McCain estime qu’il serait "très risqué" d’intervenir militairement. "Je ne suis pas sûr que cela arrêterait le comportement horrible, comme notre président [Barack Obama, NDLR] l'a qualifié, de Bachar al-Assad. Nous devons donc renforcer les sanctions : le Conseil de sécurité de l'ONU et les autres organisations doivent mettre Bachar al-Assad sous pression. Surtout, oublions l'idée selon laquelle ce type serait un réformateur. C'est un tueur brutal." 

Quand à la polémique qui vise actuellement le président Obama et son lieu de naissance, "c’est de la confusion bête", pour John McCain, qui dit préférer "mettre l’accent sur les problèmes des Américains et sur les défis qu’il y a devant eux."