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Tzipi Livni mise sur la sécurité pour gagner les législatives

Tzipi Livni, candidate de Kadima, n'a pas dit son dernier mot, même si, à 5 jours des législatives, les sondages continuent de donner la victoire au leader du Likoud, Benyamin Nétanyahou. Elle veut séduire les électeurs avec la sécurité.

AFP - Les spots inondent la piste de danse et la musique est assourdissante. Serrée de près par ses gorilles, Tzipi Livni esquisse quelques pas de danse. A la "Fête de la dernière chance", dans une boite de nuit branchée de Tel-Aviv, le parti Kadima part à la pêche aux voix.

Pour les législatives du 10 février, le parti centriste au pouvoir se lance, en rythme et sous les confettis, à la conquête des jeunes Israéliens, particulièrement indécis.

Depuis des jours, les députés du Kadima écument les bars des grandes villes. Mardi soir, le parti a investi le club "Oman 17", transformé en salle de meeting électoral. Des jeunes militants sont venus de tout le pays, en bus affrétés par le parti.


A l'extérieur, un portique de sécurité et des voitures de police. A l'intérieur, la grande salle est chauffée à blanc par une musique techno si puissante que même les verres à vodka tressautent sur le bar.

Tous les cadres du Kadima sont là. Le gourou de la communication politique, Eyal Arad, des députés, et le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Sécurité, Tsahi Hanegbi, qui danse, bière à la main.

  Sur un grand écran s'étale le portrait de la chef de la diplomatie, Tzipi Livni, avec le slogan: "La fête de la dernière chance".

"On savait que cette campagne serait difficile. Mais ce type de soirées remonte le moral des gens qui la soutiennent, et les motive pour convaincre d'autres d'aller voter", confie un membre de l'entourage de la ministre.

Kadima (centre-droite) est crédité d'environ 23 députés (sur 120), soit quatre de moins que le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, le mieux placé pour devenir le prochain Premier ministre d'Israël.

La ministre, âgée de 50 ans, entre par une porte dérobée en jean, veste blanche et très large sourire. Les canons à confettis se mettent en action. La musique redouble. "Tzipi, Premier ministre!", scandent les jeunes.

Entourée d'une nuée de photographes et caméramans, elle fait le tour de la boite, serre des mains, noyée dans la foule. Sur la scène, elle marque le rythme de quelques pas de danse puis s'installe à côté du DJ. "Vous n'avez pas idée de la force que nous me donnez!", lance-t-elle.

"Il y a des gens qui vous diront que c'est perdu, qu'il vaut peut-être mieux aller chercher un autre endroit pour construire l'avenir... Répondez leur: il n'y pas d'autre endroit" que Kadima !

"Tzipi" prend des écouteurs, le DJ lui montre comment lancer "Il n'y pas d'autre endroit", le tube d'un des plus célèbres groupes israéliens, Machina. La foule exulte.

La ministre repart après 20 minutes, sous les applaudissements.

"Avec 30% d'indécis, rien n'est joué. Le taux est encore plus fort chez les jeunes. Ils ne sentent pas que ces élections les concernent", lâche le député Yoël Hasson. "On espérait que Tzipi arriverait à les convaincre qu'avec elle, ce serait différent, mais on n'a pas eu le temps", poursuit-il, en référence à la campagne écourtée par la guerre à Gaza.

"Mais demain, cette fête sera dans les médias. Les jeunes verront qu'il y a d'autres jeunes qui votent Kadima".

  A la même heure, une fausse Tzipi Livni faisait le bonheur des téléspectateurs israéliens, nombreux à regarder "Eretz Nehederet" (Un pays merveilleux), la très populaire émission politique satirique.

En plein débat avec un faux Netanyahu, ils ont pu voir la ministre esquiver les questions dérangeantes et danser frénétiquement sous l'oeil interloqué de faux journalistes.