Pour la deuxième fois en moins de trois mois, le gazoduc alimentant Israël et la Jordanie a été attaqué à la bombe dans le Sinaï. Le sabotage, qui n'a pas été revendiqué, a provoqué la rupture de l'approvisionnement en gaz.
AFP - Des inconnus ont attaqué à la bombe mercredi un gazoduc en Egypte alimentant Israël et la Jordanie, poussant les autorités à couper l'approvisionnement, selon une source de sécurité et l'agence officielle Mena.
Il s'agit de la deuxième attaque contre ce gazoduc en moins de trois mois. On ignorait dans l'immédiat si elle avait fait des victimes.
Selon Mena, des flammes hautes d'une vingtaine de mètres s'échappaient du lieu de l'explosion survenue dans la partie du gazoduc située dans le village al-Sabil dans la région d'al-Arich dans le Sinaï.
Les forces armées ont été dépêchées sur place mais n'ont pas réussi jusqu'à présent à maîtriser le feu, a ajouté Mena. Elle a cité des habitants de la région disant avoir entendu une "énorme" explosion puis vu les flammes.
Le sabotage a été commis dans le centre de distribution et d'exportation du gaz vers Israël et la Jordanie, a encore dit Mena.
Selon la source de sécurité, la bombe a été actionnée à distance et l'approvisionnement a été coupé.
Interrogé à Jérusalem par l'AFP, un porte-parole du ministère israélien des Infrastructures nationales a refusé de confirmer l'arrêt des approvisionnements.
Le 5 février, en pleine révolte populaire en Egypte contre le président Hosni Moubarak chassé du pouvoir le 11 février, une attaque à l'explosif qui n'avait pas été revendiquée a visé le gazoduc provoquant également l'arrêt de l'approvisionnement.
Un peu plus d'un mois plus tard, l'Egypte avait redémarré ses approvisionnements en gaz à Israël.
Le ministre israélien des Infrastructures, Uzi Landau, avait salué cette cette reprise en soulignant que le "gaz est la partie la plus importante du volet économique du traité de paix conclu entre les deux pays" signé en 1979.
L'Egypte fournit 43% du gaz naturel utilisé en Israël, essentiellement pour des centrales électriques.
Quant à la Jordanie, dont le gaz égyptien couvre 80% des besoins électriques, elle importe 6,8 millions de mètres cubes de gaz par jour d'Egypte.
Pour compenser l'interruption des fournitures de gaz égyptien, les autorités israéliennes avaient autorisé les centrales thermiques à utiliser des produits polluants, notamment le mazout, pour éviter des coupures d'électricité.
Le 13 avril, l'Egypte, où le président déchu a remis le pouvoir à l'armée, a décidé de revoir tous ses accords de fourniture de gaz, y compris avec Israël dont les achats conclus sous Hosni Moubarak étaient très critiqués par l'opposition.
L'Egypte est le premier pays arabe à avoir conclu la paix avec l'Etat hébreu en 1979, un geste salué par la communauté internationale mais impopulaire au sein de la population égyptienne, très critique envers la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens.
Plusieurs anciens membres du régime déchu, dont deux ministres, doivent être jugés pour avoir vendu à Israël du gaz naturel à un prix inférieur au marché.