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Hong Kong: Après l'incendie meurtrier, les autorités s'attaquent à la "désinformation" en ligne
Les autorités de Hong Kong ont affirmé lundi prendre les mesures "appropriées" contre ceux qui propagent en ligne des informations non vérifiées sur l'incendie qui a ravagé un complexe résidentiel la semaine passée et dont le bilan a été relevé à 151 morts.
Des policiers de l'unité d'identification des victimes de catastrophes, vêtus d'une combinaison de protection, examinent le complexe résidentiel de Wang Fuk Court après l'incendie qui l'a ravagé, à Hong Kong le 29 novembre 2025 © Philip FONG / AFP

La contestation en ligne à Hong Kong dans le viseur des autorités, sous prétexte de lutter contre la "désinformation". Ces dernières ont affirmé lundi 1er décembre prendre les mesures "appropriées" contre ceux qui propagent en ligne des informations non vérifiées sur l'incendie qui a ravagé un complexe résidentiel la semaine passée et dont le bilan a été relevé à 151 morts. Un jeune étudiant ayant publié une pétition en ligne pour demander des comptes a ainsi été interpellé, selon des médias locaux.

Le sinistre qui s'est déclaré mercredi après-midi dans l'ensemble de Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po, est l'incendie d'immeuble le plus meurtrier depuis 1980 dans le monde, à l'exclusion de feux survenus dans des nightclubs, des prisons ou des centres commerciaux, d'après des recherches dans la base de données des catastrophes de l'Université de Louvain en Belgique.

Le nombre de décès confirmés est passé de 146 à 151, a dit devant la presse un responsable de la police, Tsang Shuk-yin.

L'ampleur du drame a causé un choc dans le territoire et suscité des appels à identifier les responsables de la tragédie.

Les médias locaux ont rapporté samedi soir qu'un étudiant de 24 ans, Miles Kwan, à l'origine avec d'autres d'une pétition réclamant des comptes pour le pire incendie qu'ait connu la ville depuis 1948 avait été arrêté. La pétition en ligne, qui avait recueilli plus de 10.000 signatures en moins d'une journée, a été supprimée.

Hong Kong: Après l'incendie meurtrier, les autorités s'attaquent à la "désinformation" en ligne
Un homme passe devant les immeubles du complexe résidentiel de Wang Fuk Court, ravagé par un incendie géant , dans le district de Tai Po à Hong Kong, le 28 novembre 2025 © Philip FONG / AFP

Un journaliste de l'AFP a vu lundi Miles Kwan quitter le commissariat du district de Cheung Sha Wan en taxi, sans pouvoir recueillir de commentaire de sa part sur sa situation.

Les autorités ont signifié leur intransigeance lundi. Le chef de la sécurité du territoire, Chris Tang, interrogé sur Miles Kwan et d'autres éventuelles arrestations, a dit devant la presse avoir observé ces derniers jours "des commentaires inexacts" publiés en ligne.

"Certaines personnes aux motivations inavouées (cherchent) à mettre en danger la sécurité de Hong Kong et la sécurité nationale (de la Chine) et à profiter que toute la société souffre pour inciter au mécontentement contre le gouvernement en pratiquant la désinformation", a-t-il dit.

"Par conséquent, nous devons prendre les mesures appropriées, y compris des mesures de police", a-t-il ajouté sans plus de précision.

Hong Kong, rétrocédé à la Chine par le Royaume-Uni en 1997, a vu le contrôle de Pékin se resserrer avec une loi de sécurité nationale stricte passée en 2020 en réaction aux manifestations pro-démocratie.

Treize personnes, 12 hommes et une femme, ont été arrêtées à ce jour dans l'enquête sur l'incendie, a dit Chan Tung, directeur de la police criminelle et de la sécurité de Hong Kong.

Hong Kong: Après l'incendie meurtrier, les autorités s'attaquent à la "désinformation" en ligne
Des pompiers prennent une pause près du complexe résidentiel Wang Fuk Court à Hong Kong, ravagé par un incendie, le 28 novembre 2025 © Philip FONG / AFP

Le complexe d'environ 2.000 logements était en cours de rénovation, mais toujours habité.

L'attention s'est concentrée sur l'emploi possible de matériaux inflammables pour la rénovation, comme les filets protégeant de la poussière et de la chute d'objets, et l'usage, commun à Hong Kong, de bambou pour les échafaudages.

Un responsable du gouvernement de Hong Kong, Eric Chan, a corroboré le soupçon sur les conditions de réalisation du chantier.

Des échantillons de filets de protection collectés à sept endroits et à des hauteurs différentes "ne répondaient pas aux normes de résistance au feu", a-t-il dit.

Avec AFP