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Les autorités grecques et européennes démentent l'existence d'un projet de restructuration de leur dette par l'Union européenne et le FMI, contrairement aux affirmations du quotidien Eleftherotypia.

Reuters - La Grèce a une nouvelle fois déclaré lundi qu'elle n'avait aucune intention de restructurer sa dette, le gouverneur de la banque centrale jugeant une telle éventualité catastrophique.

Soumise à la pression pression croissante des marchés, Athènes a démenti les informations publiées par le quotidien Eleftherotypia, qui rapporte lundi que la Grèce a demandé en début de mois à l'Union européenne (UE) et au Fonds monétaire
international (FMI) de restructurer sa dette.

Les banques françaises en première ligne

Les banques françaises, parmi les plus exposées à la dette souveraine grecque, dégringolaient lundi à la Bourse de Paris sous le coup des rumeurs d'une restructuration. En milieu de séance, leurs valeurs perdaient entre 2 et 3 %.

Ce qui fait peur "est le précédent qui serait créé en zone euro et la crainte de l'ouverture d'une boîte de Pandore", a jugé Pierre Flabbée, analyste de Kleper Capital Market.

Les grandes banques françaises détiennent quelque huit milliards d'euros de dette souveraine grecque : 4,5 milliards pour BNP Paribas, 2,7 milliards pour la Société Générale et quelque 500 millions d'euros pour le Crédit Agricole. Sur un total de dette d'environ 340 milliards d'euros, elles sont avec les banques allemandes parmi les principales créditrices de ce pays.

Des sources gouvernementales allemandes considèrent cependant que la Grèce ne passera pas l'été sans une restructuration de sa dette.

Ces sources affirment toutefois que cela n'implique en rien que Berlin pousse à une restructuration. Cela veut dire que le gouvernement allemand juge une restructuration quasiment inévitable, poursuivent-elles.

Ces propos ont fait tomber l'euro à son niveau le plus bas depuis le 7 avril.

Le gouverneur de la banque centrale grecque George Provopoulos estime, dans un rapport destiné aux actionnaires, qu'une restructuration serait préjudiciable aux banques et aux fonds de pension.

"La Banque de Grèce explique avec clarté depuis octobre dernier qu'une telle option n'est ni nécessaire ni souhaitable", écrit-il. "Cela aurait des conséquences catastrophiques".

Faisant écho au gouverneur de la banque centrale grecque, la ministre française de l'économie Christine Lagarde a dit ce même lundi qu'une restructuration de la dette grecque, ou encore irlandaise ou portugaise, serait "catastrophique".

La Commission européenne pour sa part a déclaré qu'il n'y avait aucune discussion en cours sur une restructuration.
 

Le FMI, la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne examineront en juin si la Grèce remplit les conditions pour recevoir la prochaine tranche de son programme de renflouement de 110 milliards d'euros.

Conséquence de ces spéculations, le spread de la dette grecque était proche d'un record, atteignant 1.096 points de base sur le 10 ans.