
De plus en plus d'entreprises essuient les critiques d'ONG sur des questions sociales ou liées aux droits de l'Homme. La société qui distribue le Taser y est confrontée. Amnesty International fait campagne contre cette arme.
Le Taser, pistolet à impulsions électriques, n’en finit pas de faire parler de lui.
Plusieurs événements sont venus alimenter la polémique autour de cette arme utilisée par les polices canadienne, américaine et européenne. Considérée comme non létale par ses promoteurs, on l’accuse cependant d’être à l’origine de plusieurs accidents, parfois mortels.
Antoine Di Zazzo, directeur de Taser France, est donc aujourd’hui un entrepreneur inquiet. Il accuse son principal détracteur, Amnesty International, d’avoir "porté atteinte" à sa réputation, et somme l’organisation internationale des droits de l’Homme de publier, à défaut de preuves, un démenti à ses accusations.
Un objet inquiétant
Il faut dire que le nouveau joujou de la police française a de quoi inquiéter. Les images du passager polonais "taserisé" par la police canadienne ont fait le tour du monde et leur violence est indéniable.
Mais l’organisation non gouvernementale va plus loin et, par un communiqué publié en mai 2007, accuse le Taser d’être à l’origine de 220 morts aux Etats-Unis.
Pourtant, les conclusions du corps médical sont sans appel : le Taser ne peut, à lui seul, entraîner la mort. C’est ce que confirme Gérald Kierzek, chef urgentiste à l’Hôtel-Dieu, au regard de toute la littérature médicale publiée sur le sujet.
Là encore, Amnesty International remet en cause les conclusions, et les compétences du médecin, par la voix de Christophe Saint-Martin, responsable de la commission arme.
Une erreur qui dérange
En revanche, l’ONG se fait beaucoup moins prolixe quant à une seconde accusation lancée à la même époque : celle de la mise en vente d’un pistolet électrique sur ebay.
Amnesty a reconnu depuis lors qu’il s’agissait d’une "erreur de manipulation".
L’objet du délit n’était en fait qu’un gadget publicitaire…
Une erreur qui perturbe cependant le bon déroulement du débat public sur une question pourtant importante de santé publique.
Et entre autres paradoxes, l’ONU, qui a pourtant fait savoir en 2007 que le Taser constituait "une forme de torture", n’a pas hésité à en équiper ses Casques bleus au Darfour.
Mais dans la rubrique des faits divers, le Taser n’est pas uniquement synonyme de drame : les exemples ne manquent pas où les impulsions du pistolet litigieux ont permis d’immobiliser des individus dangereux et menaçants.